Chez Beerens, aux petits soins pour le rouge
A Arrentières, au domaine Albert Beerens, les volumes de champagne rosé restent limités (10 % des 45 000 bouteilles expédiées par an) et la couleur n’est pas une obsession pour Anne-Laure et Olivier Desfossé. Aux manettes du domaine, ils cherchent avant tout à enfermer "le goût, le fruit et la fraîcheur" dans la bouteille. Mais le soin apporté aux pinots noirs servant à élaborer le vin rouge (de macération) destiné à l’assemblage du rosé est énorme. Du grain par grain, quasiment. C’est pourquoi, quand les grappes charnues sont arrivées à pleine maturité le 7 septembre dans les plus vieilles vignes de pinot noir les mieux exposées, le branle-bas de combat a été décrété, avec mise en place d’un atelier spécifique de tri. "Le tri commence à la parcelle, les cueilleurs étant avertis que nous ne voulons que le meilleur. L’encadrement y veille tout particulièrement. Puis l’opération se poursuit sur table vibrante avec des équipiers aguerris qui font preuve d’une attention et d’une dextérité particulières", se félicitent les vignerons, heureux de voir que le “détour” (les grains abîmés, retirés et évacués) sera moitié moindre que ce qu’il avait pu être en 2013. Cette année, malgré les aléas et les craintes suscités par la météo, la vie est belle.