« Garantie d’origine et garantie de qualité » : tel est le thème de l’assemblée générale du mois de mars 1964. En bon gardien du temple de l’AOC, le Syndicat des vignerons veut faire réfléchir ses troupes sur les risques de dérives liés à l’expansion commerciale et à la facilité. Cela fait quelques années que le SGV exprime…
Sous le signe de la qualité et de l’abondance
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Dans l’Aube, Georges Lucot lance un appel au développement de la manipulation
Le vice-président du SGV représentant les vignerons de l’Aube est dépité face aux refus répétés du négoce d’accepter un resserrement de l’échelle des crus. Il exprime sa colère dans la revue syndicale où il expose sa volonté de ne pas voir l’Aube rester « le réservoir des vins à bon marché ». Il appelle les vignerons aubois « à prendre la maîtrise des volumes mis en marché et, pour cela, à augmenter la vente de vin nature et, surtout, la manipulation (en coopérative ou individuellement) ».
L’actualité syndicale en 1964
Plantations
--> La succession de vendanges d’une abondance hors normes amène le conseil d’administration du SGV à s’interroger sur le maintien du contingent annuel de plantations nouvelles, fixé à 600 ha. Après analyse de la conjoncture, le syndicat annonce finalement « qu’aucun élément de la situation actuelle ne permet de justifier une modification du régime des plantations ».
--> Un décret instaure une taxe parafiscale sur les droits de plantations nouvelles au profit de l’Institut des vins de consommation courante. Le SGV s’insurge contre « cette taxe inique » et mobilise la Confédération nationale des producteurs de vins AOC. Les parlementaires des régions viticoles et le ministère de l’Agriculture sont saisis de l’affaire.
Régie
Dans le souci d’alléger leur travail administratif, des récoltants-manipulants s’intéressent à la capsule congé. Mais son usage est accordé exclusivement aux marchands en gros (négociants). Les vignerons peuvent détenir un carnet de congés.
Convention collective ?
Dans le cadre de l’assemblée générale, M. Tartillon de Dizy exprime le souhait que le SGV agisse comme un syndicat patronal et signe une convention collective, comme vient de le faire la FDSEA. Cette proposition est reprise par René Robert dans les colonnes de La Champagne Viticole : « Le nombre toujours croissant des ouvriers de vignerons exigera un jour ou l’autre l’établissement d’une convention. Faut-il rejeter une question parce qu’elle est difficile à résoudre ? »
Les SAFER
La loi d’orientation agricole de 1962 a affiché le choix fort des pouvoirs publics en faveur d’une politique de soutien aux exploitations familiales, ni trop grandes, ni trop petites. Les décrets d’application de cette loi mettent en œuvre cette orientation via plusieurs dispositifs complémentaires : l’interdiction des cumuls et le contrôle des structures, le Fonds d’Action Sociale pour l’Aménagement des Structures Agricoles (FASASA) et les Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural (SAFER), qui ont pour objectif d’améliorer les structures en augmentant la superficie de certaines exploitations et en facilitant la remise en culture des régions abandonnées pour installer de nouvelles exploitations. Dans l’Aube, la SAFE (Société des Friches de l’Est) a été agréée comme SAFER. En 1964, elle n’a pas encore le droit de préemption. Dans la Marne, la SAFER-CA (Champagne-Ardenne) a été créée et le SGV en est sociétaire. Elle a le droit de préemption et les notaires sont tenus de signaler toutes les ventes dans sa circonscription. Les dirigeants du SGV ont bien l’intention d’utiliser pleinement ces différents outils pour limiter l’accaparement des terres par les grosses structures et favoriser le déploiement d’exploitations viticoles ayant la surface suffisante pour faire vivre une famille de manière pérenne.
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