Pour la première fois, à l’initiative du préfet de l’Aube, Thierry Mosimann, une réunion visant à faire le point sur le déroulement des vendanges a eu lieu mi-octobre. Les services de l’Etat, Pôle emploi, la MSA, la Chambre d’agriculture, les collectivités territoriales, les forces de l’ordre et le SGV étaient réunis. L’occasion de revenir notamment sur l’emploi et la prestation et d’engager des discussions sur des pistes d’amélioration.
L’emploi, considéré comme l’élément central des vendanges, reste une source d’inquiétudes pour de nombreux viticulteurs et pour la profession. Les faits marquants de l’année ont été d’abord, la mise en place dans l’Aube, dans l’Aisne, comme dans la Marne du cumul possible RSA – salaire vendanges. A ce jour, le conseil départemental de l’Aube dénombre 110 personnes ayant fait valoir une demande de cumul. Difficile de conclure sur le levier que constitue cette mesure, mise en place en toute dernière minute. Toutefois, le SGV a fait connaître son souhait de la voir perdurer et de l’évaluer annuellement.
Ensuite, devant l’exceptionnelle récolte, la MSA Sud Champagne a enregistré une remontée des CDD : 26 000 CDD pour 18 000 vendangeurs, avec une durée moyenne de contrat de 8,7 jours. Enfin, le placement de travailleurs par Pôle emploi est en diminution par rapport à l’ensemble des CDD enregistrés. L’existence d’autres sources de recrutement, la mobilité, la capacité d’hébergement ont été évoqués parmi les freins. A cela, il faut ajouter des tendances sociétales qui pèsent sur l’attractivité de l’activité vendanges. Trouver des solutions de mobilité est donc une piste pour assurer davantage d’employabilité « locale ».
Quant aux conditions d’hébergement, le SGV a rappelé qu’il demandait depuis de nombreuses années déjà des mesures d’assouplissement pérennes et non des dérogations temporaires, qu’elles soient individuelles ou collectives, qui pourraient être remises en cause au gré de tel ou tel contexte.
Concernant la prestation vendanges, force est de constater qu’elle ne fait que progresser de manière continue, même si aujourd’hui aucun organisme n’est en mesure de la quantifier précisément. Pour cause, elle peut prendre plusieurs formes : proposée par des vignerons, par de « gros faiseurs » ou par des sociétés éphémères. Ce chantier de la prestation devient aujourd’hui essentiel. Pourquoi ? Parce que, comme le rappelle la Direccte, il faut à tout prix éviter les dérives de quelques opérateurs, certes minoritaires mais dont le comportement est préjudiciable. Pour le SGV, ces dérives sont nuisibles pour ceux qui en sont victimes : salariés ou vignerons, mais aussi pour l’appellation Champagne.
En juin, le SGV a d’ailleurs été signataire pour l’Aube et la Haute-Marne, d’une charte expérimentale, à l’initiative de la MSA, visant à sécuriser et mettre en valeur les prestataires vertueux. Le préfet Mosimann compte bien être associé à sa première évaluation. C’est un sujet qui dépasse les simples frontières du département et même le strict cadre de la Champagne. A suivre donc.