Dans l’œnotourisme dès 2005
« Nous voyageons à travers les personnes que nous recevons dans notre gîte. Elles viennent d’Australie, des Etats-Unis, du Brésil, du Canada et d’un peu partout… », rapporte Sylvie Monnin, laquelle aimerait bien pouvoir répondre aux invitations quelques fois formulées par ces visiteurs. Un séjour au Costa Rica ne lui déplairait pas. Mais il y a un mais… Gérard ne veut pas se laisser embarquer dans de telles aventures parce qu’il lui faudrait prendre l’avion et que ce mode de transport alourdirait copieusement son « bilan carbone ». Pour ne pas désespérer son épouse, il ne s’interdit pas de voyager un jour au long cours, mais, pour l’heure, il campe sur sa position, réfutant d’avoir trouvé l’alibi écologique pour masquer une quelconque peur de l’avion. « Il est terrible », constate son épouse, en notant que Gérard est exigent pour lui-même autant qu’il peut l’être dans le domaine de la viticulture, inlassablement pratiquée dans une démarche de progrès.
Sylvie se console donc en mettant à disposition d’une clientèle majoritairement internationale les trois chambres du gîte rural que le couple a ouvert en 2005, persuadé que l’œnotourisme avait de l’avenir en Champagne. « Nous accueillons par exemple des Californiens qui se posent chez nous pendant trois mois pour aller sillonner la France et l’Europe. Nous avons vu des Anglais rameuter ici des membres de leur famille vivant en Afrique du Sud… ». Pour ces étrangers, Trélou devient un camp de base. Visiblement, ces voyageurs apprécient le gîte des Couvent et le champagne qui fait pétiller leurs séjours au cœur de l’appellation. « Les personnes qui viennent de très loin ont évidemment du mal à repartir chez elles avec des cartons de vin, mais, par chance, elles reviennent régulièrement et passent le mot à leurs proches et amis. Nous accueillons des gens curieux qui veulent en savoir toujours plus sur le champagne. Nous partageons volontiers notre culture champagne en les emmenant dans les vignes. A chaque fois nous passons deux bonnes heures avec eux. » C’est ainsi que se nouent des relations d’amitié durable. « La causette reprend bien souvent quand je m’occupe de mes légumes dans le potager. Notre maison et le gîte sont en effet mitoyens par les jardins », complète Sylvie, toujours prompte à échanger et à partager sa passion.