Les années se suivent et se ressemblent pour les résultats à l’examen de greffage, puisque comme en 2020, 100 % des candidats ont eu leur certificat. En raison de la crise sanitaire, la Corporation des Vignerons de Champagne n’a pu accueillir qu’un nombre limité de candidats, formés par Fabien Beaufort, seul titulaire du monitorat de greffage en Champagne.
Anciennement Institut de Recherche viticole et œnologique Moët et Chandon, le « Fort Chabrol » à Épernay est depuis 2018 le lieu de l’examen. Mais en raison de travaux de rénovation et de la pandémie, la formation et les épreuves ont eu pour cadre un vendangeoir mis à disposition par la maison Moët à Aÿ. La parité était de mise cette année avec les candidatures de 5 femmes et 5 hommes. Certains viennent de maisons de Champagne pour décrocher un diplôme supplémentaire et monter ainsi en grade et d’autres pour découvrir le greffage et s’intéresser au choix du porte-greffe dans leur vigne.
L’examen programmé sur une journée débute par les épreuves écrites avec 10 questions relatives à la production d’un plant de vigne en Champagne. Toute note inférieure à 7 sur 10 étant éliminatoire. La partie pratique com-prend d’une part la préparation des bois, c’est-à-dire le débitage des porte-greffes et greffons, puis le greffage à la machine Oméga (25 bonnes greffes) et sur système Vieux (20 bonnes greffes), et enfin le paraffinage et la mise en caisse des greffes réalisées. Note minimale à obtenir : 15 sur 30. Le geste manuel du greffage au couteau est abordé mais n’est plus évalué, sauf pour les candidats au monitorat. La dernière ligne droite est l’oral avec une série de questions tirées au sort. Une note inférieure à 5 sur 10 est ici éliminatoire. A l’issue de l’épreuve, une mention peut être attribuée au candidat selon le nombre de points obtenus.
Comme pour l’examen de taille, les gestes barrières étaient de rigueur : port du masque, lavage des mains, désinfec-tion de la salle et des machines et une personne par table. Avant d’arriver à ce jour d’examen, les 10 candidats ont suivi une formation de novembre à mars, d’une durée de 63 heures, avec cette année la visite d’installations aux pépinières Daniel Dumont à Rilly-la-Montagne. Acquérir des connaissances, c’est-à-dire appréhender les raisons du greffage de la vigne et les notions théoriques du renouvellement du vignoble, et maîtriser le savoir-faire par la pratique, sont les principaux objectifs de l’apprentissage. Les cours évoluent en fonction des nouvelles règles qui régissent la profession — passeport de certification des plants, passage des bois à l’eau chaude… .
Cette formation s’adresse à toute personne âgée au minimum de 17 ans et est sanctionnée par un certificat d’aptitude au greffage de la vigne.