Je tiens tout d’abord à remercier l’ensemble du conseil d’administration du Syndicat qui m’a, une nouvelle fois, honoré de sa confiance. Je suis très fier de pouvoir poursuivre mon engagement au service de tous les adhérents afin de défendre les intérêts de notre filière d’excellence.
Le travail à accomplir n’est pas mince et il y a encore sur la table des dossiers déterminants pour l’avenir de notre cher vignoble. Mais, vous le savez, je crois en la force du collectif et j’ai la chance d’être accompagné d’élus extrêmement compétents et déterminés à faire progresser notre Appellation. J’adresse un salut fraternel aux huit nouveaux administrateurs qui sauront, j’en suis sûr, nous enrichir de leur regard neuf et de leur expérience du terrain. Ensemble, nous sommes prêts à relever les défis qui nous attendent.
À cette heure, je pense essentiellement au drame qui frappe cruellement le peuple ukrainien, à seulement trois heures d’avion de chez nous. Votre Syndicat, comme toute la Champagne, est solidaire et mobilisé à la hauteur de ses moyens pour soutenir les initiatives en faveur des populations civiles réfugiées.
Ce conflit aura des répercussions économiques et sociales importantes et probablement durables pour l’ensemble des marchés du champagne, en France comme à l’international. Nous constatons déjà la flambée du coût de l’énergie qui affecte nos exploitations et plus généralement le budget des consommateurs. Mais la filière a déjà maintes fois prouvé sa capacité de résilience : nous surmonterons ces difficultés grâce à notre organisation collective et notre unité.
La crise sanitaire mondiale a accéléré la mutation des modes de consommation du champagne. Cela profite particulièrement aux cuvées des vignerons qui rencontrent de plus en plus leur public, des amateurs de diversité, d’expressions du terroir et d’authenticité. Et cela tombe bien, le développement de la commercialisation est une des priorités de votre Syndicat, car c’est un levier déterminant pour préserver les équilibres interprofessionnels.
Autre chantier de taille : la sécurisation de nos approvisionnements. Face à la baisse systémique des rendements agronomiques et aux aléas climatiques destructeurs, nous devons adapter nos outils de régulation pour pouvoir récolter tous les raisins de qualité dont nous avons besoin. La réflexion est lancée au sein de l’interprofession et je reviendrai prochainement vers vous pour détailler nos propositions.
Il est aussi de notre responsabilité à tous de sauvegarder la santé de notre vignoble. La Champagne est en proie à une poussée des jaunisses à phytoplasmes. Pour tenter d’en limiter la propagation, nous avons inscrit au cahier des charges le traitement à l’eau chaude des plants, mais cela ne suffit pas. Nous devons absolument nous mobiliser collectivement pour prospecter nos vignes afin de repérer les pieds malades et les arracher. Il en va de la survie de nos exploitations.
Le paysage politique français va évoluer au cours des mois à venir, avec l’élection présidentielle en avril et les législatives en juin. Comme toujours, nous pèserons de tout notre poids auprès des pouvoirs publics pour préserver notre modèle économique. Les sujets ne manquent pas : la maîtrise du foncier et la transmission, l’emploi de saisonniers et bien sûr le volet environnemental.
J’aurai le plaisir de revenir sur toutes ces questions et surtout de vous retrouver enfin en personne lors de notre assemblée générale.