Samedi 4 juillet, les ambassadeurs de l’Unesco ont inscrit les Coteaux, Maisons et Caves de Champagne sur la liste du Patrimoine mondial. L’aboutissement de huit ans d’un long travail, mené sous l’égide de l’interprofession et des collectivités locales associées. Remercions chaleureusement toutes celles et tous ceux qui se sont impliqués dans cette aventure humaine qui permet à toute la Champagne viticole d’obtenir la plus formidable reconnaissance qui soit.
Je dis bien à toute la Champagne ! Les trois sites que sont les coteaux historiques du champagne, l’avenue de Champagne à Epernay et la colline Saint-Nicaise à Reims, autour desquels le dossier a été construit, sont les éléments représentatifs de l’ensemble de notre appellation. Nos 320 communes viticoles, nos savoir-faire, notre histoire, notre vignoble, nos processus de production, notre commerce, nos succès comme nos difficultés, notre collectivité comme nos révoltes ont fait leur entrée sur la liste du Patrimoine mondial. Cette inscription, c’est la reconnaissance de plusieurs siècles d’histoire, d’hommes et de femmes, qui ont œuvré pour cultiver des vignes sur des coteaux où rien d’autre ne pousserait, qui ont valorisé un vin devenu le symbole de la célébration partout dans le monde, et qui ne connait aucun concurrent à sa mesure.
A l’heure de cette incroyable bonne nouvelle, nous, Champenois, ne pouvons qu’être immensément fiers. Et conscients que tout ce qui a fait cette réussite est le fruit d’un travail acharné, d’une défense de notre modèle, de nos valeurs et de nos équilibres, parfois dans l’adversité, toujours de comportements à l’avant-garde. Cette inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco ne peut que nous inciter à continuer ainsi.
Dans le même temps, nos amis et voisins de Bourgogne ont vu leurs Climats également inscrits sur la liste du Patrimoine mondial. Bordeaux, représenté par la Juridiction de Saint-Emilion, Bourgogne et Champagne, les trois vignobles français les plus réputés, sont résolument consacrés. Si la viticulture française pèse à ce point à l’échelle du monde, il convient qu’elle soit mieux considérée en France. Notre image et nos valeurs sont toute autre que celles que les lobbies hygiénistes tentent de nous faire croire.
Reconnaissance, fierté, opportunité. L’inscription de la Champagne au Patrimoine mondial va focaliser les projecteurs sur notre territoire. Les médias du monde entier vont s’intéresser à nous. C’est une chance, parce que nous allons voir arriver de nouveaux touristes, de nouveaux consommateurs. Sur ce sujet, je tiens particulièrement à attirer votre attention. L’inscription a été décidée au tout début du mois de juillet, et si quelques caméras et photographes arpenteront nos vignes et nos caves dès cet été, nous devons aussi nous attendre à voir les médias converger en nombre vers la Champagne à la rentrée de septembre, en pleine vendange. A nous de savoir les accueillir, de leur montrer le meilleur de nous-mêmes. Je sais que ce n’est pas simple pendant cette période, nous sommes tous très occupés, évidemment. Mais nous ne pouvons pas non plus passer à côté de cet éclairage, qui montrera à toute la planète l’incroyable reconnaissance que nous a accordé l’Unesco. Parce que depuis le 4 juillet, la Champagne est l’égale de la Grande Muraille de Chine, du Grand Canyon ou des Pyramides d’Egypte.
2024 : un tournant dans l’histoire sociale de la Champagne
Ces vendanges signent la fin d’une année particulièrement stressante. Depuis le printemps, la météo ne nous a pas fait de cadeaux et nous avons travaillé sans relâche pour préserver au mieux nos raisins.