Né au début du XXe siècle de la volonté d’une poignée de vignerons décidés à s’unir pour vivre dignement de leur métier, le Syndicat Général des Vignerons de la Champagne est devenu, au fil des décennies, une organisation vitivinicole des plus influentes forte de quelque 16 000 adhérents.
Coprésidant l’interprofession avec le négoce, le SGV négocie avec l’UMC les quantités commercialisables à la vendange : c’est son rôle le plus médiatisé. Mais au-delà de cette fonction centrale, le Syndicat veille au cahier des charges de l’AOC, défend dans les lieux de pouvoirs les intérêts du vignoble, et s’organise en différents services pour accompagner les viticulteurs dans la gestion de leurs exploitations.
Un peu d’histoire…
À l’aube du XXe siècle en Champagne, le marché du raisin n’est régi par aucune règle. La loi de l’offre et de la demande s’impose durement aux vignerons isolés et paupérisés face à des négociants puissants et souvent peu scrupuleux.
Un marché en expansion, des récoltes champenoises inégales : certains fraudeurs en profitent pour s’approvisionner en vins d’autres régions, telles que le Saumurois, le Midi de la France et même l’Algérie.
Pour contrer la fraude, quelques vignerons se réunissent au sein des premiers syndicats locaux de défense professionnelle, avant la création le 21 août 1904 de la Fédération des Syndicats de la Champagne qui coordonnera les actions.
Le jour de la Saint-Vincent 1909 paraît le journal « La Champagne Viticole », trait d’union entre la Fédération et le vignoble.
De janvier à avril 1911, des révoltes vigneronnes éclatent dans l’Aube et surtout dans la Marne où des maisons de négoce sont brûlées. L’armée intervient, mais ne tirera pas.
Au lendemain de la Grande Guerre, le vignoble resserre les rangs. En mars 1919, la Fédération des syndicats de Champagne devient le Syndicat Général des Vignerons de la Champagne délimitée, pour pouvoir agir en justice. La nouvelle structure lutte pour la reconnaissance de l’appellation Champagne, la mise en place de l’aire délimitée et la définition des règles de production.
En 1938, vignerons et négociants se retrouvent devant le préfet à Châlons pour jeter les bases d’un accord sur le prix du raisin. Trois ans plus tard, le 12 avril 1941, le Comité interprofessionnel du vin de Champagne voit le jour, codirigé par le vignoble et le négoce.
Économie organisée et prospérité partagée
Soucieux d’organiser le vignoble et de regrouper l’offre de raisins à la vendange, le Syndicat suscitera la création des coopératives avant la Seconde Guerre mondiale et encouragera leur développement dans les années 1950.
L’après-guerre et ses Trente Glorieuses inciteront le Syndicat à convaincre le négoce champenois de l’utilité d’une organisation économique générale. À partir de 1959, des contrats interprofessionnels régissent les transactions entre vignerons et maisons.
Toutes ces actions contribueront à donner au SGV une image de responsabilité et d’efficacité et à lui conférer un enracinement profond dans le vignoble.
Aujourd’hui, fidèle à ses origines, le Syndicat Général des Vignerons de la Champagne fédère toutes les composantes du vignoble et affirme ses missions :
- DÉFENDRE les intérêts du vignoble dans l’interprofession et auprès des pouvoirs publics. Le SGV, reconnu ODG, est également le garant du cahier des charges de l’Appellation.
- ACCOMPAGNER les viticulteurs dans les domaines réglementaires, juridique, social, fiscal, comptable et économique.
- REPRÉSENTER ses adhérents dans une organisation démocratique dont le socle est constitué des sections locales couvrant les 319 communes viticoles.
- PROMOUVOIR un mouvement en faveur d’une nouvelle consommation du champagne.
L’organisation politique du SGV
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