Au VITeff, le SGV se place au cœur des enjeux de la filière des vins effervescents

Le Syndicat Général des Vignerons a posé son stand à l’effigie de la bannière collective Champagne de Vignerons dans le grand hall du Millésium d’Épernay à l’occasion de la 17e édition du Salon international des technologies de vins effervescent (VITeff) du 10 au 13 octobre.

Temps de lecture : 6 minutes

Auteur : La Rédaction

Le Syndicat Général des Vignerons a posé son stand à l’effigie de la bannière collective Champagne de Vignerons dans le grand hall du Millésium d’Épernay à l’occasion de la 17e édition du Salon international des technologies de vins effervescent (VITeff) du 10 au 13 octobre.

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La filière Champagne et connexe face aux enjeux environnementaux

Le Comité Champagne était entouré de témoins champenois pour montrer de quelle façon la filière et ses partenaires prennent en main le sujet environnemental. 

Pierre Naviaux, responsable du service Développement durable de l’interprofession, rappelle que « si on est producteur de champagne et qu’on veut réduire son empreinte carbone en restant juste sur son cœur de métier, on ne va pas aller bien loin ». 

Hugo Drappier a raconté l’histoire du domaine familial situé à Urville, qui a opté depuis une vingtaine d’années pour de nombreux leviers de compensation écologique, dont la production d’énergie en autoconsommation. En s’appuyant sur le photovoltaïque et une organisation de travail repensée, le Champagne Drappier essaie de « diminuer au maximum la consommation la nuit, et de maximiser la production et la consommation pendant la journée. » En effet, les batteries de stockage restent chères. Le retour sur investissement était calculé pour onze ans, mais la hausse des prix de l’énergie a finalement permis à la famille de réduire ce délai de plusieurs années, avec des installations viables pour au moins 25 ans. 

La réflexion autour des emballages reste un enjeu majeur pour le champagne en tant que produit haut de gamme. Marie-Noëlle Viaud, responsable de projet Environnement au Comité Champagne, rappelle que ce poste pèse 30 % de l’empreinte carbone champenoise. « L’écoconception, c’est avant tout du bon sens », résume-t-elle : c’est notamment le cas si l’on réduit le poids, le volume et le nombre de matières, tout en rehaussant le pourcentage de matières recyclées et la recyclabilité de l’emballage. 

Les transporteurs, à l’instar de l’entreprise Lebrun, ont eux aussi un rôle primordial : la société a opté pour un biocarburant à base de colza sourcé localement, qui alimente aujourd’hui 60 % de sa flotte. 

Christophe Labruyère, président du Club des Entrepreneurs Champenois, salue enfin le bel exemple de collaboration entre la Champagne et les industries connexes en matière d’environnement. L’initiative Epsyvin, lancée en 2018, est un exemple de structuration de filière en circuit court par la mutualisation de biens, de ressources et de services. 

Les nouvelles règles d’étiquetage

À partir du 8 décembre 2023, tous les producteurs de vins d’Europe devront informer les consommateurs sur les ingrédients et la valeur nutritionnelle de leurs produits avec la possibilité de dématérialiser ces informations via un QR code.

Lors de la conférence « Nouvelles règles d’étiquetage en Europe : quelles opportunités pour la filière des vins effervescents », Gaëtan Batteux, du service juridique du SGV, a rappelé les principes de ce nouveau dispositif en insistant sur certains détails. « Il convient de distinguer les ingrédients des auxiliaires technologiques. Les ingrédients sont tous les éléments qui entrent en œuvre dans la production d’un vin et qui sont présents dans la bouteille terminée. Le reste est considéré comme des auxiliaires qui n’entrent pas dans la liste d’ingrédients. »

Au sujet de la possibilité de dématérialiser ces informations, le juriste du SGV a précisé les deux conditions essentielles à respecter : ne pas collecter les données des consommateurs qui flashent un QR code ou une autre technologie de dématérialisation ; ne pas utiliser la dématérialisation pour faire du marketing auprès des clients en mentionnant son site internet par exemple. D’où la nécessité d’utiliser une plateforme dédiée à la dématérialisation des informations sur les ingrédients et la valeur nutritionnelle.

Pour Adrien Tréchot, fondateur de l’application dansmabouteille, il faut voir dans cette nouvelle réglementation non pas une contrainte, mais une nécessité sociétale : « Les consommateurs ont besoin de transparence. Ils veulent savoir d’où le produit vient, comment il est fait et ce qu’il contient. C’est un nouveau dialogue entre le producteur et son client », a-t-il estimé.

Maxime Le Coutaller, responsable commercial chez ATT, a quant à lui prédit la généralisation dans un avenir proche des outils de dématérialisation en invitant les vignerons à bien choisir leur plateforme pour être sûr de la qualité et de la pérennité du service.

Selon Gaëtan Batteux, si les filières viticoles sont en phase avec la demande d’informations de la part des consommateurs, elles sont plus réservées quant aux multiplications des réglementations qui compliquent encore plus le travail des vignerons déjà en prise avec la surcharge administrative. « Nous avons déjà un cahier des charges qui régit l’ensemble de nos pratiques et qui semble assez clair pour les amateurs de champagne », a-t-il remarqué.  

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