Né le 28 avril 1949 à Cumières au cœur de la Vallée de la Marne dans une famille de viticulteurs depuis six générations, Philippe Martin a dirigé le domaine familial de quelque 10 hectares à partir de 1971 avant de le transmettre à sa fille Adeline en 2017.
Profondément attaché à sa commune et à son terroir, le vigneron devient conseiller municipal en 1977 à l’âge de 28 ans puis maire durant 19 ans, de 1989 à 2008.
En 1993, il est élu député de la 6e circonscription de la Marne sous l’étiquette divers droite face à Bernard Stasi. Il restera en poste pendant cinq mandats, effectuant le dernier en tant que député de la 3e de la Marne après la redéfinition des circonscriptions en 2012. Il rejoindra le RPR puis l’UMP en 2002 et LR en 2015. Par ailleurs, il est élu député européen de 1994 à 1999 et siège notamment à la Commission de l’agriculture et du développement rural.
Fervent défenseur de la viticulture française et champenoise, Philippe Martin participe à la fondation de l’Association nationale des élus de la vigne et du vin (ANEV) en 1999, et en prend la tête comme président et coprésident de 2002 à 2018.
Le vignoble champenois gardera en mémoire sa mobilisation sans faille avec les organisations viticoles et la Cnaoc en faveur de la filière vitivinicole française et particulièrement de la Champagne.
Devant le Parlement européen, il défendra avec succès la reconnaissance des interprofessions, avec la création en 1999, d’un cadre commun préservant le particularisme champenois. Dans les années 2000, à l’Assemblée nationale, Philippe Martin contribue également à l’adoption de dispositions qui pérennisent et renforcent le Comité Champagne dans son identité et ses compétences.
Il sera également de tous les combats pour aménager la loi Evin pour revendiquer une consommation modérée du vin, permettre la promotion des terroirs et favoriser l’œnotourisme.
Un de ses plus grands succès restera ses multiples actions bénéfiques dans les 2000 et 2010 pour porter devant le Parlement européen l’opposition de la viticulture française au projet de libéralisation des droits de plantation.
« Il aura démontré à tous qu’il n’y a pas de fatalité dans l’action publique, mais simplement la volonté et l’engagement des élus dédiés à préserver les richesses de leur territoire », écrit l’Anev dans un communiqué.
« Philippe laissera son empreinte dans l’histoire de la Champagne contemporaine, il a accompli un grand travail en faveur du vignoble et de l’ensemble de la filière. Dès qu’il s’agissait de défendre notre appellation et nos vins, il était totalement déterminé et infatigable », témoigne pour sa part Maxime Toubart, le président du Syndicat Général des Vignerons.
Lors de l’annonce de son décès comme à l’occasion de ses obsèques le 10 novembre, de nombreuses personnalités du monde du champagne et de la politique lui ont rendu un vibrant hommage.