Le premier thème abordé a été la restructuration de la Cnaoc. Six commissions, copilotées par des élus et des directeurs régionaux, structurent désormais le travail de la Confédération et couvrent l’ensemble du champ d’action : Vie et gestion des AOC, Adaptation au marché, Durabilité, Sociale, Fiscale et Communication.
« Ce projet politique, décliné en plan stratégique opérationnel, est la preuve que les élus et les directeurs croient en la force du collectif et savent valoriser l’ensemble des compétences et des ressources. Évoluant dans un environnement complexe et en perpétuel mouvement, entre tradition et modernité, la Cnaoc symbolise la vigueur d’une filière millénaire tournée vers l’avenir », indique le projet politique de la Confédération signé le 25 avril.
Être plus efficace au national et à l’Europe
Outre la présentation des sujets nationaux qui animent l’activité de la structure, l’assemblée générale a été l’occasion de lancer la campagne d’influence et de communication dans le cadre des élections européennes. « Les enjeux européens sont cruciaux pour notre filière et donc pour la Cnaoc. C’est pour cette raison que dans nos réflexions stratégiques, nous avons pointé la nécessité de renforcer notre poids à l’Europe », a indiqué le président Jérôme Bauer. Et cerise sur le gâteau, VinIGP s’est joint à la campagne, car les deux structures, qui représentent plus de 95 % de la viticulture en France, sont parfaitement en phase au niveau communautaire.
La stratégie se matérialise par une lettre ouverte des vignerons en AOC et IGP aux candidats aux élections européennes. Déclinée en courrier, vidéo et vignettes sur les réseaux sociaux, elle met en avant l’impact majeur de nos signes de qualité en France et en Europe avec comme outil central un site internet de campagne.
Trois heures pour convaincre
La filière avait cruellement besoin d’un bilan de la dernière mandature. Catherine Geslain-Lanéelle, directrice de la stratégie et de l’analyse politique à la Direction générale de l’Agriculture de la Commission européenne, est ainsi intervenue plus d’une heure sur le Green deal, la stratégie « De la ferme à la fourchette » et les nombreuses règlementations administratives, environnementales et sanitaires, mais aussi les accords de libre-échange conclus ou en gestation entre l’UE et le reste du monde. Et les enjeux sont cruciaux pour la filière viticole avec, dans un futur proche, le retour d’une règlementation sur les produits phytosanitaires (Règlement SUR) ou encore la définition des crédits et mesures de crise dans la prochaine PAC…
« Depuis la crise des derniers mois, nous nous sommes rendu compte que la Commission devait associer plus étroitement les filières agricoles dans l’élaboration des normes. C’est pour cette raison qu’un dialogue stratégique [NDLR : lieu d’échanges avec toutes les parties prenantes — entreprises, ONG, coopératives, société civile, syndicat,…] a été mis en place pour poser les bases de la prochaine Politique Agricole Commune 2027-2032 », a avancé Catherine Geslain-Lanéelle.
S’en est suivi un débat entre les six principales listes aux élections européennes (LFI ayant décliné l’invitation) avec Amar Bellal pour le PCF, Benoît Biteau pour les Verts, Christophe Clergeau pour Place Publique/PS, Irène Tolleret pour Renaissance, Anne Sander pour LR et Grégoire de Fournas pour le RN. Si chacun a présenté son programme et sa vision pour la viticulture lors des cinq prochaines années, c’est véritablement la Cnaoc qui sort gagnante de ce débat en étant désormais identifiée comme un interlocuteur incontournable de la filière viticole pour les politiques.
La rédaction