Des grandes cultures à la vigne, une influence réciproque
Au sein de l’exploitation familiale, les deux frères aiment être libres de leurs choix en gardant « du bon sens paysan » ; ils préfèrent conserver les pratiques qui leur semblent judicieuses, tout en s’assurant de préserver la santé des personnes qui y travaillent, « à une époque où le sujet de la pénibilité est de plus en plus évoqué ». Lorsque la pression sanitaire monte, « l’objectif reste de sauvegarder la vigne. »
9 ha de vignes sont travaillés en vue d’une mise en bouteilles, et une partie de la récolte est vendue au négoce. Pour 80 % de l’exploitation, les crus représentés sont ceux de Jonquery, Olizy et Violaine, complétés par des vignes de Venteuil et de Fontaine-sur-Aÿ. Le Meunier se taille la part du lion avec près de 80 % de l’encépagement ; il constitue d’ailleurs le fil conducteur de la gamme de cuvées maison, qui affichent des durées de vieillissement variées, et des dosages ayant « fortement baissé » au fil des années.
En tout, ce sont 14,75 ha de vignes qui sont exploitées, sans oublier la partie agricole qui représente 240 ha — pâtures incluses. L’ensemble de l’exploitation est certifié Haute valeur environnementale niveau 3, y compris la partie agricole.
Car ce qui caractérise le travail de la famille Ammeux, c’est l’influence des grandes cultures sur les pratiques viticoles, et vice-versa. Blé, orge et colza sont cultivés en semis direct, avec également la présence de maïs, de pois protéagineux et de tournesol dans la rotation : de quoi inspirer des essais à la vigne, aussi bien en implantation de couverts végétaux qu’en stockage de matière organique dans les sols.