Les vignes du sud de l’Aisne ravagées par un orage

Dans la journée du 12 mai, un orage de grêle et des pluies d’une intensité rare ont frappé les communes de Trélou-sur-Marne, Passy-sur-Marne et Barzy-sur-Marne.

Temps de lecture : 2 minutes

Auteur : Guillaume Perrin

Ceps arrachés, feuillages et futures grappes fragilisés voire détruits, chemins impraticables : le 12 mai, la nature s’est montrée cruelle dans le sud de l’Aisne, et le spectacle s’est vite avéré désolant.

Didier Kohler, vigneron et correspondant de l’Association Viticole Champenoise dans le secteur, estime qu’environ 450 ha de vignes ont été touchés par l’orage de grêle et les pluies torrentielles. Trois semaines après l’événement, les estimations de pertes de récoltes oscillent entre 70 % et 100 % du potentiel de l’année 2024.

© Visuel Duo – Mickael Mode

« Les vignes étaient dans un stade végétatif relativement peu avancé, c’est pourquoi les dégâts sont si importants. Ce sont au moins 100 mm de pluie qui sont tombés dans le secteur en 50 minutes. Il va falloir envisager une taille de restructuration : certaines vignes pourront être taillées plus facilement, en cordon, mais pour d’autres ce sera très compliqué, car le bois est noir, comme martelé », résume le vigneron.

Il faut ajouter à cela un stress supplémentaire engendré par la fragilité soudaine des vignes face au mildiou : « Un temps instable et chaotique se prolonge encore, ce qui reste très favorable au développement de l’épidémie. […] À stade phénologique équivalent, la présence de mildiou sur feuilles est supérieure à celle observée au même stade en 2023. Le risque mildiou est élevé, d’autant plus que les inflorescences sont dans leur phase de grande sensibilité. »

Deux jours après cette tragédie, Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France, a demandé au préfet de région d’accélérer la procédure permettant une « reconnaissance du sinistre au titre des calamités agricoles et l’indemnisation des viticulteurs touchés par la grêle ».

« La qualification de l’évènement en catastrophe naturelle, la quantification et la qualification des dégâts doivent être poursuivies », a déclaré l’élu régional, qui annonce une prise en charge d’une partie de la franchise catastrophe naturelle par le conseil régional, et l’État a été saisi en vue de déployer une « mission calamités agricoles. »

 

 

 

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