Avec un taux de réussite de 90 %. François Drouet, référent AEV pour la Corporation des Vignerons a salué les « très bons résultats pour cette année ». Parmi les lauréats, trois d’entre eux ont obtenu la mention « Très Bien ». Il s’agit de Gabin Gonzalès, Grégory Petit et Matthias Guyon.
L’objectif de cet examen est de valider l’aptitude à la conduite en toute sécurité d’un enjambeur, mais également à l’utilisation, à l’entretien et aux réglages des outils associés.
Tous les salariés de la filière viticole âgés d’au moins 18 ans, possédant le permis de conduire et des compétences en mécanique, peuvent s’inscrire à cette formation. L’enseignement est dispensé par des établissements de la région : la MFR de Gionges, le CFA d’Avize Viti Campus et le CFPPA de Crézancy.
« Une formation longue de plus de 6 mois et en alternance chez des professionnels mettant les candidats en situation de conduite avec des équipements variés, à différentes périodes végétatives de la vigne est primordiale pour la réussite de l’examen », précise François Drouet. D’une durée de 150 h, elle aborde plusieurs thématiques : initiation à l’utilisation du tracteur-enjambeur, les équipements, le constat d’une panne, la mécanosoudure, les moteurs thermiques, les transmissions et l’asservissement.
Des offres supérieures au nombre de postulants
Depuis quelques années, des candidates s’inscrivent à cette formation qualifiante. Comme Mélissa Landréat, 27 ans, résidant à Vertus dans la Côte des Blancs. Elle a passé l’examen avec succès en obtenant la mention « Bien ».
Intéressée par le travail de la vigne et du vin depuis toujours, elle a décidé de passer le BPREA (Brevet Professionnel Responsable Exploitation Agricole) afin de reprendre l’exploitation familiale. Une fois le diplôme en poche, elle a suivi une formation de tractoriste à la MFR de Gionges, en alternance chez Moët et Chandon. « J’ai choisi cette formation pour pouvoir être autonome sur une exploitation viticole. J’aime beaucoup l’idée de l’alternance. Quoi de mieux que de pratiquer pour apprendre ! ».
Bien qu’en minorité parmi les candidats, les femmes se font peu à peu une place dans ce milieu plutôt masculin. « Pour les inciter à devenir tractoriste, je leur dirais que ce n’est pas un métier “difficile”. Les outils ne sont pas légers je l’accorde, mais avec quelques astuces il n’y a pas besoin d’avoir de la force pour monter ou démonter les outils. De plus, les collègues ne sont jamais très loin pour donner un coup de main », confie Mélissa.
Les épreuves sont organisées en trois temps. En premier lieu, la soudure qui se déroule au sein des établissements début avril. Deux mois plus tard, l’épreuve écrite aborde le contenu de la formation. La dernière étape est la pratique/oral qui a pour cadre le vendangeoir de la maison Clicquot à Vertus. Cinq ateliers sont mis en place : l’épandage, le travail du sol, la pulvérisation, le rognage et le chenillard, poste tiré au sort par Mélissa.
Grâce à cette formation, elle va pouvoir être plus autonome face à de petites pannes et régler les outils pour optimiser au mieux l’effet recherché. « Je le serai également sur l’entretien quotidien de l’enjambeur. Pour ce qui est de la conduite, je peux maintenant effectuer des travaux sans appréhension dans les différents terroirs de la Champagne ».
Actuellement, sur le marché de l’emploi, les offres de tractoriste sont encore bien supérieures au nombre de postulants.