Quel a été votre parcours professionnel ?
Je suis tombée dès mon enfance dans la marmite agricole. Je suis issue d’une famille de polyculteurs-éleveurs de la Somme et tout au long de ma carrière professionnelle, j’ai baigné dans l’agriculture et défendu ses valeurs.
Après mes études d’ingénieure, j’ai intégré le centre de gestion Cerfrance en Poitou-Charentes où j’étais conseillère pour les entreprises agricoles. Une période très formatrice de près de sept ans pendant laquelle j’ai pu appréhender différents types d’exploitations.
En 2012, j’ai rejoint l’union de coopératives agricoles InVivo à Paris où je m’occupais de développement durable. J’ai participé à la construction de la filiale Agrosolutions dédiée au conseil en agriculture et environnement, puis j’en ai pris la direction générale en 2019.
Au mois d’août 2020, je suis arrivée dans l’Aube à la direction générale de la Scara, la Société coopérative agricole de la région d’Arcis-sur-Aube qui est très impliquée dans l’innovation et le développement durable.
Et puis l’opportunité de rejoindre le SGV s’est présentée. J’ai donc quitté les plaines céréalières pour découvrir le vignoble et ses coteaux, une autre branche de la famille agricole.
Quelles ont été vos motivations pour rejoindre le SGV ?
La notion de filière a toujours jalonné mon parcours professionnel et en Champagne je retrouve cette exigence d’une Appellation avec un cahier des charges très précis. Le savoir-faire, l’histoire, la géographie, l’architecture, la culture et même l’agronomie d’un terroir sont des marqueurs qui m’accompagnent depuis toujours.
Et bien sûr, une des motivations qui m’ont conduite ici, c’est quand même le champagne, ce produit français d’excellence et cela m’intéresse particulièrement de contribuer à cette histoire.
Le SGV est finalement une structure qui regroupe beaucoup d’éléments de ma carrière : la construction d’une filière au travers d’un cahier des charges, l’accompagnement des exploitations dans les enjeux futurs, la défense d’un terroir par une ODG ou encore le développement durable, sont des moteurs très forts pour moi.
Une autre motivation est sans doute mon désir d’apprendre les tenants de cette nouvelle filière, ses produits, ses métiers… et de contribuer autant que possible à son rayonnement.
L’image du champagne est celle d’une réussite exceptionnelle. Je sais que c’est la résultante d’un collectif qui a su se structurer depuis longtemps en trouvant les bons compromis entre ses différents acteurs. Pour arriver à un tel résultat, il faut de la rigueur, de la volonté et en même temps de la subtilité. C’est également une Appellation qui a réussi à renouveler son image et à valoriser son territoire tout en conservant son authenticité. Ça aussi, c’est remarquable.
Que représente pour vous le syndicalisme agricole ?
Le mouvement syndical s’est structuré à une époque bien moins individualiste que celle dans laquelle nous vivons. Et nous avons là un véritable défi pour redéfinir le vrai sens du terme collectif, bien différent d’une communauté d’intérêts. Ce n’est que par le travail collectif qu’on peut répondre aux enjeux qui nous attendent et envisager le futur avec confiance.
Nous vivons une période de rupture, qui pourrait être assez formidable si on sait s’adapter et innover. Et pour moi, c’est le rôle d’un syndicat que de porter un mouvement d’engagement pour pérenniser les exploitations et faire en sorte qu’elles puissent répondre aux enjeux d’avenir.
Comment voyez-vous vos missions au sein du SGV ?
Je suis arrivée il y a quelques semaines et il y a un temps nécessaire de prise de marques. D’une façon générale, les ambitions du SGV sont l’apanage du conseil d’administration, du bureau et de la présidence. Ma mission à la direction du Syndicat va être de traduire et adapter les ambitions et la vision politique en vision stratégique puis en plans d’actions opérationnelles au niveau de la structure.