Quels sont les enjeux de ce contrat de filière ?
D’abord, on a la chance d’avoir un bassin viticole qui est performant avec deux grands vignobles qui sont ceux de Champagne et ceux d’Alsace et également des vignobles émergents de taille plus modeste.
Si on fait les comptes des aides régionales dans le cadre du premier contrat de filière puis du plan de relance, cela représente une enveloppe régionale de plus de 17 millions d’euros pour soutenir des projets structurants. C’est un bilan très satisfaisant à tel point que la question de poursuivre nos actions par un nouveau contrat a suscité une adhésion unanime des professionnels.
Nous sommes face à des défis importants comme l’adaptation climatique, le renforcement de la recherche et de l’innovation, l’évolution des pratiques culturales ou encore la nécessité d’inscrire nos vignobles dans une trajectoire de décarbonation.
La transmission, notamment des domaines familiaux, est également un dossier prioritaire en raison du coût du foncier en Champagne et d’autres contraintes en Moselle ou en Alsace qui freinent le renouvellement des générations. Sans un accompagnement spécifique, nous risquons de perdre des exploitants au fil du temps, ce qui serait une catastrophe.
Par ailleurs, nous soutenons la promotion des vins sur les marchés internationaux et locaux.
L’œnotourisme est également un relai important pour notre croissance. Quand les visiteurs découvrent le métier de vigneron et toutes les subtilités de nos terroirs liés à nos cépages, ils développent leur sensibilité par rapport au vin dans une consommation modérée en lien avec la gastronomie.
Quid des financements ?
Je rappelle que depuis 2019, quelque 17 millions d’euros ont été mobilisés. Les différentes enveloppes de ce nouveau contrat vont être prévues dans les budgets à venir sur les quatre exercices. C’est une mécanique quelque peu complexe, car en fonction des dossiers, cela engage des fonds européens ou des lignes de crédits régionaux. C’est un peu la nature des projets qui nous sont proposés qui commandera les financements.
Par exemple, le projet de serre de pré-multiplication Qanopée à Oger a été financé par les fonds européens à hauteur de 80 % fléchés par la région. Notre travail est d’optimiser les financements en les répartissant le plus harmonieusement pour des projets structurants.
La Champagne est administrée par deux régions, est-ce pour vous une difficulté ?
Je sais que Xavier Bertrand est très attaché à la partie champenoise de sa région Haut de France. Nous discutons souvent ensemble d’une manière constructive dans une bonne entente, d’autant plus qu’il est né, lui, à Châlons-en-Champagne, et moi à Boulogne-sur-Mer dans sa région !
Je pense qu’on est tous très admiratifs de ce que les professionnels du champagne ont construit en termes de qualité et d’image. Cela mérite bien évidemment d’être soutenu.
Les professionnels se parlent, le SGV sert de courroie de transmission entre les deux régions sur des projets et des accompagnements communs.
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