Encore très courue, la Route du champagne en fête 2024 a révélé les talents des vignerons de quatre communes (Courteron, Buxeuil, Neuville et Gyé-sur-Seine) ayant ouvert leurs caves pour régaler des milliers de visiteurs avec des cuvées élaborées au fil de la Seine, très bucolique dans sa traversée de la Côte des Bar.
L’événement estival a également fait éclater au grand jour le sens créatif, enjoué et pertinent d’une fille du cru, Daphné Cousin, 24 ans et conceptrice d’une marque de vêtements : Champ’Être.
La conjugaison de l’inné et de l’acquis
Cette dernière a immédiatement séduit la clientèle des amoureux du champagne, avec un vocabulaire chic et efficace brodé sur des tee-shirts seyants afin de rendre hommage au produit, autant qu’au terroir qui le porte.
« J’ai attendu le bon moment et visé le bon endroit – celui de mes origines champenoises, Gyé-sur-Seine – pour me lancer dans l’aventure d’une nouvelle marque textile, avec l’aide de ma maman, Anne. Sur la Route du Champagne, les 450 pièces que nous avions à vendre sont parties comme des petits pains et cette rupture de stock, inattendue, nous a évidemment incité à poursuivre dans cette entreprise », annonce Daphné.
La jeune femme a mis en sommeil ses activités dans la communication et l’événementiel pour se consacrer pleinement à l’essor de Champ’Être, contraction de deux termes qui donnent la tonalité de sa marque et de ses valeurs : champagne et savoir-être ! Des gages de réussite…
Du local à l’international
Désormais, ses tee-shirts et casquettes se vendent aussi bien en local qu’à l’international. « Nous avons des commandes nous parvenant du Japon ! Notre site internet nous aide à faire connaître nos produits loin d’ici. Toutefois, pour l’heure, la clientèle se situe encore majoritairement en Champagne, des viticulteurs étant acheteurs non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour leurs employés ou pour leurs clients. Un effet boule de neige s’est enclenché », se réjouit la jeune champenoise.
Elle est fière de véhiculer, à travers des mots choisis, inscrits sur des maillots, la finesse et le caractère du nectar champenois. « Pour leurs boutiques, des offices de tourisme de la région se montrent aussi demandeurs », ajoute-t-elle, décidée à se saisir des manifestations organisées sur le territoire pour aller au-devant de la clientèle et multiplier les échanges en direct. Notamment pour se nourrir des réflexions émises et ainsi pouvoir élargir ses gammes. « Nous voulons mettre toutes les chances de notre côté », affirment la mère et la fille.
Parfois un inconvénient peut devenir une opportunité. En fait, l’idée de Champ’Être remonte à la période du Covid. « Plutôt que nous morfondre lors du confinement, avec Maman qui ne pouvait tenir sa boutique de prêt-à-porter à Bar-sur-Seine, nous avons profité de cette parenthèse pour nous mettre dans une bulle de créativité. L’idée de jouer avec quelques mots-clés du champagne nous est alors venue, en privilégiant la simplicité, l’élégance et… l’humour, aussi. Et cela fonctionne ».
Il faut dire qu’avec un master en management d’affaires – option communication, webmarketing et e-business – obtenu à Reims, et un vécu intense dans les vignes familiales depuis l’enfance, Daphné avait quelques atouts dans sa manche.
