Autorisation de plantation : « Nous refusons de devenir un vignoble mixte »

En 2016, la PAC établissait un nouveau dispositif d’autorisations de plantation offrant la possibilité de réguler les plantations de vignes tout en obligeant à accorder chaque année un minimum de croissance y compris pour des vins sans indication géographique (VSIG). En pleine réflexion sur la révision de son aire d’appellation, le SGV dénonce cette obligation et revendique, en tant qu’Organisme de défense et de gestion de l’AOC, l’entière maîtrise de sa production, et refusant de devenir un vignoble mixte.

Temps de lecture : 2 minutes

Auteur : Pascal Bobillier-Monnot, SGV

Depuis 2016, les nouvelles plantations sont autorisées sur une superficie correspondant au maximum à 1 % du vignoble, soit la possibilité de s’entendre d’environ 8 000 hectares par an pour le vignoble français. L’Europe a dans le même temps autorisé, pour ne pas dire obligé, la croissance des VSIG (l’ancienne catégorie des « vins de table ») y compris dans les AOC à la condition de ne pas en détourner la notoriété.

« La réglementation européenne et sa stricte interprétation par les autorités françaises nous imposent chaque année la plantation de 10 ares de VSIG sur notre aire sans que nous sachions leur localisation ni la destination des raisins qui y sont produits. En tant qu’ODG, nous nous opposons à ces plantations opaques, car historiquement nous tenons absolument à maîtriser notre production dans un vignoble intégralement dédié aux vins d’AOC Champagne », explique Maxime Toubart qui préside le SGV.

Plusieurs contentieux sont en cours, notamment devant le Conseil d’État, sur des plantations de VSIG en Champagne dont l’issue inquiète particulièrement le SGV.

« Notre refus de devenir un vignoble mixte reste total. Il l’est d’autant plus que nous sommes à la veille de décider d’une nouvelle délimitation de notre aire avec de nouvelles surfaces. La condition que nous posons à poursuivre jusqu’à son terme ce dossier est notre capacité à réguler les plantations et toutes les plantations. Le constat que nous pouvons faire est celui de notre incapacité à réguler les VSIG au regard des contentieux et de la position du ministère qui refuse zéro plantation de VSIG », poursuit Maxime Toubart.

 

Prochaine réforme de la PAC

Pour apporter des arguments aux revendications de filière en matière d’autorisation de plantation, le SGV et le CIVC ont sollicité l’expertise d’une spécialiste des questions de régulation européenne.
Ses conclusions confortent la légitimité du SGV à émettre des recommandations de limitation sur l’ensemble de son aire actuelle et future et sur l’ensemble des catégories y compris les VSIG. C’est dans ce cadre que le SGV et la filière ont pris la décision d’émettre des recommandations à hauteur de zéro plantation nouvelle pour les VSIG.

« En attendant la constitution d’un nouveau gouvernement et l’avis du ministère de l’Agriculture, notre seule planche de salut pour pouvoir être conforté dans notre politique du tout AOC semble désormais être la prochaine réforme de la PAC. Nous relevons avec satisfaction que la possibilité pour une IG de décider d’une croissance zéro y compris en VSIG semble être soutenue par les participants au Groupe à Haut Niveau mis en place par la Commission européenne. Nous comptons désormais sur la mobilisation du gouvernement français pour en faire une priorité des négociations. »

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