De Montgenost à… Monaco
Si elle recèle quelques curiosités, dont une cheminée géodésique (destinée autrefois à cartographier la Terre), la commune ne compte pas d’édifices classés aux Monuments historiques sur son territoire.
Mais cela n’empêche pas ses édiles de mettre en avant un patrimoine superbement restauré, à l’image de l’église du village, laquelle narre à elle seule quelques pans d’histoire locale. Saint-Rémy-Saint-Hillaire permet de croiser des personnages que l’on n’attend pas forcément ici…
Une pierre tombale nous apprend ainsi qu’un mousquetaire de Louis XVI repose dans cette nef pour l’éternité. « Embarqué en 1780 à bord de l’Hermione, ce natif de Montgenost a figuré parmi les membres du corps expéditionnaire français accompagnant le marquis de La Fayette sur la route de l’Amérique, afin d’y soutenir les troupes de George Washington », explique-t-on sur place.
Et, dans la foulée, on découvre que des liens pour le moins surprenants unissent Montgenost à la Principauté de Monaco. « Parmi les ascendants de Charles Honoré Grimaldi, dit Charles III de Monaco, figure en effet une personnalité originaire de notre village : Marie Françoise Henriette Le Gras de Vaubercey (1766-1842).
Aujourd’hui encore, cette famille possède le château de Montgenost. À travers des dons effectués en 1880 à l’église, Son Altesse Sérénissime Charles III a certainement voulu témoigner de sa gratitude envers cette aïeule marnaise », remarquent nos interlocuteurs. Les familles Grimaldi et Le Gras de Vaubercey ont contribué à la réalisation de vitraux de l’église et à l’achat de magnifiques autels en bois. Ce mobilier liturgique fait l’objet du plus grand soin quand les Montgenostiers s’affairent, en nombre, à entretenir les lieux.
Incontournable dans l’histoire du Sud-Ouest Marnais, Napoléon a quant à lui laissé une anecdote dans les annales communales. « Durant la Campagne de France, en 1814, entre les combats héroïques de ses grognards (Montmirail et Champaubert, pour ne citer que ces deux batailles), l’empereur s’est arrêté à Montgenost. Il a alors échangé avec le maire de l’époque, lui demandant son nom. ‘De Vaubercey’, lui a répondu l’élu. ‘J’en ai connu un lors de mon passage à l’école militaire de Brienne, avec qui j’ai fait de bonnes parties’, s’est alors souvenu Bonaparte. ‘C’était moi !’, lui dit son interlocuteur. S’étonnant de n’avoir jamais été sollicité par lui, de Vaubercey fit preuve d’humilité en déclarant : ‘Sire, je n’ai jamais rien demandé ni brigué et j’ai renoncé au service militaire…’ Il paraît que les deux hommes ont ensuite enfourché leurs chevaux pour parcourir un bout de chemin jusqu’à Sézanne, sans doute se remémorer quelques moments de leur jeunesse… », selon d’anciens écrits relatant la scène.
Pour rester dans la chose militaire tout en revenant à l’actualité, il faut savoir que depuis 2020, le maire de Montgenost est Bruno Sans. Lui aussi a longtemps porté l’uniforme, effectuant une bonne partie de sa carrière dans les opérations extérieures. Avant de se reconvertir dans la restauration, puis de venir goûter aux joies de la retraite en Champagne. Tout en restant fidèle au poste au sein de l’association des « Vétérans Opex » !