Le 27 février dernier, vos élus ont pris leurs responsabilités pour protéger les intérêts collectifs de notre vignoble.
Alors que le chantier de délimitation arrive dans sa phase finale, nous avons décidé de demander aux experts de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) de geler leurs travaux.
Depuis plusieurs années, nous subissons les conséquences d’un règlement européen interprété d’une manière très radicale par le ministère de l’Agriculture, nous obligeant à accorder des autorisations de plantations pour des vignes destinées à produire des Vins sans indication géographique (VSIG) au cœur même de notre AOC.
Nos vignes et nos vins de Champagne sont régis par un Cahier des charges très précis qui assure aux consommateurs une traçabilité et une qualité irréprochables. À l’inverse, les pratiques culturales et de vinification des VSIG sont extrêmement permissives.
Cette implantation non consentie constitue une source potentielle de confusion pour notre public et de fraudes lors des vendanges. C’est inacceptable !
La Champagne ne peut pas s’engager dans une révision de son aire d’appellation dans ces conditions.
Ce serait trahir nos prédécesseurs qui ont durement lutté pour l’unicité et l’intégrité de notre aire de production, ce serait trahir nos enfants à qui nous devons transmettre un vignoble régulé, condition indispensable pour assurer la pérennité de nos domaines.
Nous travaillons sans relâche à Paris comme à Bruxelles pour faire évoluer la réglementation et nous sommes raisonnablement confiants sur une issue favorable à moyen terme.
De cela et seulement de cela dépendra la reprise ou non du chantier de délimitation.
Bonne nouvelle du côté des Chambres d’agriculture du vignoble champenois : nous avons largement remporté les élections avec nos partenaires des FDSEA et des JA dans les cinq départements de l’AOC.
Une campagne assez rude, marquée par des revendications agitées et une instabilité politique inédite, mais qui a finalement renforcé notre unité et notre détermination à défendre notre modèle économique.
Je remercie les viticulteurs et les agriculteurs qui nous ont témoigné leur confiance ainsi que toutes les équipes de nos réseaux respectifs pour leur mobilisation depuis des mois.
Cette victoire est celle d’un collectif porté par des valeurs fortes de responsabilité, d’engagement et de solidarité qui se met au service de tous les professionnels de la viticulture et de l’agriculture.
Des confrères vignerons ont choisi de rejoindre la Coordination rurale et siègent dans les chambres de la Marne et de l’Aube.
Bien sûr nous le regrettons, mais nous respectons bien évidemment leur engagement. J’espère que nous pourrons travailler en bonne intelligence pour les six ans à venir dans l’unique intérêt de notre Appellation.
Au Syndicat Général des Vignerons comme dans les Chambres d’agriculture, le socle fondamental du syndicalisme est de fédérer, de garder l’unité au sein de la profession, de s’intéresser à tous dans un esprit ouvert et volontariste.
Nous y travaillons chaque jour avec vos administrateurs, avec vos présidents de section locale, avec vous tous.