Résoudre un puzzle pour un projet cohérent

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L’efficacité de l’écoconstruction d’un bâtiment vinicole passe par l’élaboration d’un projet cohérent associant de multiples éléments pour optimiser les gains en consommation d’énergie et d’eau. La rencontre organisée par la Chambre d’agriculture de l’Aube sur ce thème au Champagne Albert Beerens à Arrentières a détaillé cette nécessité.

A flanc de coteau le bâtiment semi-enterré du Champagne Albert Beerens valorise la gravité et profite de la lumière naturelle en offrant une bonne intégration dans l’environnement. Photo Valentin Campagnie


“Nous avons débuté notre réflexion pour changer de site en 2010 tout en nous fixant des exigences environnementales. Nous disposions de terrains ici à Arrentières. Nous avons choisi celui qui était le plus adapté et le mieux orienté. Nous avons aussi beaucoup travaillé avec François Berthoumieux du Comité Champagne sur l’enveloppe isolant le bâtiment et la gestion des flux”. En évoquant l’écoconception du bâtiment qui accueille depuis 2013 le champagne Albert Beerens, Olivier Desfossé, directeur technique cave et vignoble, est aujourd’hui particulièrement satisfait du résultat..
La visite de ce site illustre une préoccupation qui fait son chemin en Champagne. Un chemin, dont Paul Pradelle, conseiller Chambre d’agriculture, rappelle qu’il a été tracé au début des années 2000 : “En 2003, le premier bilan carbone de la filière champagne a mis en évidence que les consommations d’énergie liées au bâtiment et au process de vinification représentent près de 10% du total des émissions de CO².”
Raisonner en coût global et de fonctionnement
François Berthoumieux, du Comité Champagne, ajoute : “Dès le lancement d’un projet de construction ou rénovation d’un bâtiment, il faut raisonner en coût global et non en coût d’investissement. Il faut intégrer la performance énergétique et les coûts de fonctionnement”. Pour atteindre cette performance énergétique, il préconise de prendre en compte six points majeurs : la mise en oeuvre (ordination des corps de métier, conformité aux référentiels…) ; les matériaux et équipements ( dimensionnement, performances de chacun,…) ; les déperditions ( isolation, ventilation, étanchéité…) ; le traitement bioclimatique (intégration, orientation, compacité et apports solaires) ; la gestion des flux (cohérence entre équipements et espaces, fonctionnement) ; le comportement des occupants (formation à l’utilisation performante des locaux…). Ces recommandations, les aspects réglementaires, les moyens, les critères de choix des isolants, les équipements, etc. sont détaillés dans le guide de construction durable disponible sur l’extranet du Comité Champagne.
Paul Pradelle précise que la baisse de la consommation d’énergie et l’amélioration du bilan carbone peuvent s’appuyer sur différents équipements utilisant les énergies renouvelables : les échangeurs de chaleur ( freecooling, puits canadien ), les pompes à chaleur ( air/eau et air/air, ou sol/eau et eau/eau utilisant la géothermie), le bois énergie et d’autres pistes (solaire, éolien, biogaz,..). Ces installations utilisant les énergies renouvelables peuvent bénéficier d’aides (voir sur les sites de l’ADEME /Région, appels à projets FranceAgrimer).

Effluents phytosanitaires et de caves : attention aux aspects réglementaires

"La conception d’une aire de lavage/remplissage est tout d’abord soumise à des obligations réglementaires portant sur la gestion des effluents phytosanitaires. Elle vise à éviter les débordements et/ou la mise en place d’un dispositif de récupération et d’élimination de l’éventuel débordement afin de ne polluer ni le réseau d’eau potable, ni le milieu naturel. Il existe différents systèmes de traitements des effluents autorisés pour répondre à des problématiques spécifiques." Avant de démarrer tout projet, Magali Paulet, conseillère Chambre d’agriculture, rappelle que des vérifications sont indispensables : distances à respecter ( cuves intermédiaires à plus de 10 m des tiers et à plus de 50m des points d’eau), démarches administratives selon le cas ( règles d’ urbanisme, périmètre de captage, déclaration préalable, recours à un architecte, déclaration ). La région Grand Est propose des appels à projets pour le soutien des investissements à la reconquête de l’eau et aides plus importantes dans les aires d’alimentation de captages . le prochain appel à projet est fixé à avril 2017. Les aspects réglementaires sont aussi importants concernant la gestion des effluents produits pendant le pressurage et la vinification, que ce soit pour les sous-produits ou les eaux de lavage ou encore les pressoirs qui peuvent être soumis aux ICPE (installations classées). Une formation collective est prévue le 2 février prochain (inscription auprès de la Chambre d’agriculture).

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