© Philippe Schilde
Quel classement pour la prochaine vendange ? Depuis plusieurs mois, les discussions et rumeurs ont débuté. Officieusement. Plus ou moins discrètement. Dans les vignes, les assemblées, les réunions. Chacun y va de ses intérêts et de sa vision des enjeux. Forcément… Cela fait partie du jeu que nous rejouons chaque année… Tout en sachant qu’il nous faut attendre l’été pour être en capacité de prendre cette décision de façon éclairée, du moins autant que possible.
Car 2019 s’annonce comme une année quelque peu compliquée. Alors qu’en 2018, un consensus avait assez simplement émergé, dans un contexte cultural exceptionnel, il n’en va pas de même pour cette nouvelle vendange !
Prenons la réalité économique et commerciale d’abord : l’incertitude est sans nul doute la caractéristique principale du moment ! Brexit, prévisions sur le marché américain, conjoncture internationale, évolution de la grande distribution, difficultés du marché français : autant d’indicateurs sur lesquels nous avons peu, voire pas assez, de visibilité.
Prenons la réalité culturale… Que dire ? Qu’il est bien difficile de faire un pronostic sur ce que sera le potentiel de production au moment où nous lancerons les premiers coups de sécateur ! Il y a d’abord eu le gel, dont les conséquences ont finalement été assez limitées, malgré la frayeur et les nuits passées à surveiller le thermomètre. Puis, les épisodes de grêle, qui ont jusqu’alors détruit environ 3 % de notre vignoble. Et nous avons été confrontés à une pression sanitaire non négligeable ! Avant l’épisode caniculaire, de fortes précipitations ont fait parler d’elles. Le mildiou était sur toutes les lèvres…
L’heure n’est pas à la panique, mais à la vigilance. Mildiou et oïdium : les services techniques nous rappellent qu’il faut veiller au bon réglage de nos pulvés et surveiller les avertissements pour adapter au mieux nos passages, histoire de nous permettre de conjuguer prise en compte de l’environnement et impératifs de production !
Prenons enfin la réalité des exploitations champenoises. Certainement plus fragiles qu’elles ne l’ont été depuis bien longtemps. Avec des bilans commerciaux et comptables plus ou moins rassurants…
En juillet se tiennent nos assemblées régionales d’été, qui nous permettent d’échanger sur tout cela avec vous. J’espère vous y voir nombreux et avoir l’opportunité de vous écouter, de répondre à vos questions, et de débattre avec vous de nos interrogations. Nous avons besoin de vos avis, de vos témoignages, de vos réflexions pour construire la position qui sera celle du vignoble et que nous devrons aller défendre lors des rendez-vous interprofessionnels.
Et ce, sans oublier les autres sujets sur lesquels nous avons besoin de faire un point avec vous : viticulture durable, campagne de communication sur notre appellation, dossier « plantations ». Entre autres.
Je l’ai déjà expliqué, mais je le redis : je crois profondément à l’intelligence collective. A celle que nous construisons ensemble. Pour moi, cela fait partie de l’essence du syndicalisme, de notre essence.