LE POINT QUI FÂCHE
Le monde agricole, dans sa grande majorité, a favorablement accueilli la réforme de l’assurance récolte, à un point près. Il s’agit de la moyenne olympique servant à déterminer la référence à partir de laquelle est calculée la perte de récolte (NDLR, la moyenne triennale simple peut lui être préférée).
En effet, la réforme a pour but de permettre de lutter contre les risques climatiques dont la fréquence augmente, or une moyenne se détériore lorsque surviennent des sinistres climatiques dans un intervalle proche. L’indemnisation devient moins intéressante et ne compense pas à hauteur d’une récolte standard, mais seulement au niveau d’une référence elle-même sinistrée.
C’est pourquoi les organisations professionnelles agricoles et des parlementaires ont proposé des références autres (moyennes olympiques sur 10 ou 15 ans, ne retenir que les années sans incident climatique…). Ce fut en vain.
Cela s’explique par la position de la France et de l’Europe qui se sont engagées, dans le cadre d’accords multilatéraux portant sur l’agriculture, au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), à ce que les effets de leurs interventions sur la production agricole soient nuls ou, au plus, minimes.
La moyenne olympique est une modalité de cet engagement et sa modification impliquerait donc de revoir les accords de l’OMC de Marrakech, datant de 1994. La tâche est d’ampleur ; la négociation s’annonce ardue. Gageons que la moyenne olympique perdurera encore quelque temps…