La filière Champagne et connexe face aux enjeux environnementaux
Le Comité Champagne était entouré de témoins champenois pour montrer de quelle façon la filière et ses partenaires prennent en main le sujet environnemental.
Pierre Naviaux, responsable du service Développement durable de l’interprofession, rappelle que « si on est producteur de champagne et qu’on veut réduire son empreinte carbone en restant juste sur son cœur de métier, on ne va pas aller bien loin ».
Hugo Drappier a raconté l’histoire du domaine familial situé à Urville, qui a opté depuis une vingtaine d’années pour de nombreux leviers de compensation écologique, dont la production d’énergie en autoconsommation. En s’appuyant sur le photovoltaïque et une organisation de travail repensée, le Champagne Drappier essaie de « diminuer au maximum la consommation la nuit, et de maximiser la production et la consommation pendant la journée. » En effet, les batteries de stockage restent chères. Le retour sur investissement était calculé pour onze ans, mais la hausse des prix de l’énergie a finalement permis à la famille de réduire ce délai de plusieurs années, avec des installations viables pour au moins 25 ans.
La réflexion autour des emballages reste un enjeu majeur pour le champagne en tant que produit haut de gamme. Marie-Noëlle Viaud, responsable de projet Environnement au Comité Champagne, rappelle que ce poste pèse 30 % de l’empreinte carbone champenoise. « L’écoconception, c’est avant tout du bon sens », résume-t-elle : c’est notamment le cas si l’on réduit le poids, le volume et le nombre de matières, tout en rehaussant le pourcentage de matières recyclées et la recyclabilité de l’emballage.
Les transporteurs, à l’instar de l’entreprise Lebrun, ont eux aussi un rôle primordial : la société a opté pour un biocarburant à base de colza sourcé localement, qui alimente aujourd’hui 60 % de sa flotte.
Christophe Labruyère, président du Club des Entrepreneurs Champenois, salue enfin le bel exemple de collaboration entre la Champagne et les industries connexes en matière d’environnement. L’initiative Epsyvin, lancée en 2018, est un exemple de structuration de filière en circuit court par la mutualisation de biens, de ressources et de services.