Bethon fait peau neuve

À l’ombre du clocher de Saint-Serein, haut perché, la commune respire la sérénité et met en valeur ses atouts grâce à une dynamique communauté de vignerons, notamment. À travers les multiples constructions et rénovations engagées, l’actualité nous montre combien, ici, on s’attèle à façonner le village et les paysages. Pour les rendre toujours plus attractifs.

Temps de lecture : 4 minutes

Auteur : Philippe Schilde

À l’ombre du clocher de Saint-Serein, haut perché, la commune respire la sérénité et met en valeur ses atouts grâce à une dynamique communauté de vignerons, notamment. À travers les multiples constructions et rénovations engagées, l’actualité nous montre combien, ici, on s’attèle à façonner le village et les paysages. Pour les rendre toujours plus attractifs.

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Saint-Serein, église emplie de symbolique mystique

On connaît tous le Théorème de Pythagore. On sait moins qu’il était fort attaché au chiffre 8. Selon ce savant, il ordonnerait toute chose en effet.

« Le célèbre mathématicien grec aurait sans doute aimé arpenter notre église Saint-Serein où une symbolique autour du 8 a été mise en évidence par Roger et Évelyne Le Fèvre, à l’initiative d’un ouvrage collectif publié en 2023 consacré à notre village, depuis ses origines jusqu’à la Révolution française. Le patrimoine y tient une grande place, et notamment cet édifice religieux très imposant datant du XVIe siècle (inscrit à l’Inventaire des Monuments historiques en 1927), où la nef compte huit piliers dont chaque base est de forme octogonale. D’autres éléments mystérieux sont à découvrir sur place, à commencer par la légende du saint local ayant donné son nom à l’église. Saint-Serein aurait fait jaillir une source et accompli d’autres miracles en son temps… » lance Geneviève Barrat, décidée à aguicher le visiteur.

Ancienne maire de la localité, passionnée de bâti ancien, elle fédère autour de la rénovation des trésors que recèle l’église. « Avec notre association de sauvegarde nous nous efforçons de solidifier et embellir un édifice cultuel en mesure d’accueillir des événements culturels », précise-t-elle, prompte à évoquer avec autant d’enthousiasme le patrimoine naturel qui environne Bethon. « On peut citer l’étang des Boulins, sur la route d’Esternay, siège d’une grande diversité faunistique et floristique. Y pousse une plante rare et protégée : l’Hottonie des marais », confie-t-elle en invitant à découvrir aussi dans les environs un arbre remarquable, vieux d’environ 300 ans et baptisé Salengro, du nom du politicien français ayant compté pour la municipalité quand, au temps du Front populaire, elle penchait à gauche.

« Ce chêne, désormais, en fin de vie a poussé sur une place où la population se réunissait pour faire la fête dans le passé, notamment la fête du muguet. L’an passé, lors de la fête de l’Arbre, guidés par l’ONF, des enfants de Bethon ont identifié et marqué les repousses autour de ce géant. Il aura une belle descendance, on l’espère. »

On notera que dans cette forêt de la Traconne, temple de la nature, les 8 allées transversales portent le nom des huit enfants nés dans la commune en l’An 2000.

CSV, une boîte toujours aussi mythique

La Saint-Vincent est toujours très mobilisatrice à Bethon et le maire se réjouit de voir de nombreux jeunes s’investir dans cet événement. « Le repas rassemble environ 200 convives dans les locaux de Le Brun de Neuville et, ensuite, bon nombre de participants mettent le cap sur le Cellier Saint-Vincent pour aller guincher et poursuivre agréablement les festivités », révèle Daniel Gomes de Pinho.

Les pistes de danse du CSV prennent alors un air de guinguette et les propriétaires du lieu, Johanna Jacquel et Baptiste Mignot, se font une joie d’accueillir les forces vives du village. Le couple considère que cet établissement est avant tout un « lieu de partage et de convivialité ».

Leur discothèque est assez mythique dans la région et les propriétaires entretiennent la flamme. Elle avait été créée dans les années 1970 par Gibert Gruet.

« Cet éminent personnage de Bethon avait fait construire ce cellier pour y abriter des activités champenoises au départ. Mais au retour d’un voyage aux États-Unis, il a décidé d’y implanter une auberge-boîte de nuit, sur le modèle effervescent qu’il avait découvert outre-Atlantique. L’aventure est partie comme ça, attirant une large clientèle provenant de la Marne, l’Aube et la Seine-et-Marne. Nous avons repris le lieu – pouvant accueillir 680 personnes – il y a une dizaine d’années en nous attachant à le faire revivre tous les weekends (et veilles de fêtes), tout au long de l’année. Et, malgré les contraintes traversées durant la crise sanitaire, nous avons tenu bon. Nous en avons profité pour repenser le site, avec une décoration renouvelée qui fait référence au champagne (piliers agrémentés de pupitres, murs couleur craie, fauteuils couleur or, tonneaux…). Après les promesses, nous passons à l’acte concernant la réouverture du restaurant. Certes, cela prend du temps, mais nous sommes en pleins travaux et, dans la foulée de l’ouverture d’une troisième piste de danse sous la terrasse cet été, nous permettrons aux touristes et aux salariés des sociétés du secteur de profiter d’un lieu de restauration à Bethon, dans un esprit brasserie », détaille Johanna Jacquel.

Derrière les grandes baies vitrées de la salle, vue panoramique à 180° sur le vignoble de la commune. À la place des anciennes chambres de l’hôtel, une salle de séminaire, bien équipée, est également aménagée. Elle permettra l’accueil d’entreprises en recherche en recherche d’un cadre original et magnifique pour travailler. « Nous pourrons y recevoir aussi tous types d’événements familiaux et associatifs », conclut la dynamique dirigeante.

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