Le 26 août 2011 a été signé un protocole routier entre les organisations professionnelles agricoles (SGV, Chambre d’agriculture, FDSEA) et le département de la Marne. Cet accord porte sur les aménagements routiers départementaux dont l’objectif est de mieux prendre en compte les activités agricole et viticole. Cinq ans après, premiers enseignements. Opérationnel depuis le 1er…
Cet article est réservé aux abonnés.
Focus sur les correspondants locaux, acteurs clés du dispositif
Ils sont les représentants du Conseil départemental, d’une part, et de la profession agricole et viticole, d’autre part. Ils interviennent sur l’ensemble du territoire de la Marne et garantissent le respect des engagements du protocole (cf. figures : carte de répartition des CIP et les correspondants locaux).
En amont de la réalisation du projet routier, les correspondants sont associés à la réflexion du projet. Cette collaboration permet de partager leur connaissance du territoire et de rendre cohérent les différents aménagements.
Reynald Devynck (Conseil départemental) et Vincent Godin (agriculteur et viticulteur), correspondants locaux de la CIP Nord, ont répondu à trois questions :
Quels sont les éléments positifs du protocole agricole qui ressortent le plus dans votre CIP ?
VG : Incontestablement, après quelques balbutiements naturels au cours des trois premières années, l’application du protocole et sa montée en puissance est réelle depuis deux ans. D’ailleurs, les tensions locales liées à des aménagements routiers s’estompent peu à peu, preuve que ce protocole est devenu plus opérationnel.
RD : Sa mise en œuvre s’est traduite par l’instauration d’un véritable échange avec les représentants de la profession agricole, afin de prendre en compte leurs problématiques dans le cadre des projets d’aménagements routiers. Ces échanges ont permis de concilier les attentes des collectivités en matière de sécurité routière, sans toutefois pénaliser l’activité agricole dans les traverses, notamment en milieu rural.
Quels sont les points d’amélioration à apporter au protocole afin de le rendre plus opérationnel ?
VG : Faire connaître ce protocole encore plus et mieux aux différents acteurs, communes et exploitants agricoles, est sans nul doute la priorité. Faire en sorte qu’ils se l’approprient ensemble, le plus en amont possible des aménagements, constitue le deuxième challenge.
RD : Pour le rendre plus opérationnel, il faudrait surtout, que le protocole soit mieux connu par l’ensemble des acteurs susceptibles d’y être confrontés. Pour cela, il conviendrait d’en assurer une large diffusion ou information, auprès des maîtres d’œuvre privés locaux (bureaux d’études, cabinets de géomètres…), des maires et présidents de communautés de communes et auprès des représentants locaux agricoles (présidents d’associations foncières, représentants syndicaux agricoles). Cela permettrait aux concepteurs et aux décideurs de mieux en cerner le contenu et de proposer des aménagements routiers compatibles avec les attentes de chacun, dans un souci d’efficacité. Il conviendrait également d’améliorer la réactivité des échanges, notamment lors des demandes d’avis sur projet, afin de ne pas pénaliser l’avancée des dossiers.
En terme de prospectives, est-il envisageable d’élargir son champ d’intervention ? Si oui, dans quels domaines ?
VG : Entre le canton de Beine, gros bassin de production de betteraves sucrières et la sucrerie de Bazancourt, il serait sans doute pertinent d’identifier les itinéraires alternatifs de transports agro-industriels permettant de délester le réseau routier départemental. Ainsi, une grande transversale utilisant un linéaire existant de chemins d’AFR (Association foncière rurale), soutenue par l’agro-industrie et le Conseil départemental constituerait un plus en terme de flux circulatoires.