Que retenez-vous de la mandature qui s’achève ?
Maxime Toubart : Ce sont six ans d’accompagnement de projets, six ans de représentation au quotidien d’une profession qui est en mouvement permanent. J’aurais deux sujets à mettre en avant : d’abord, la flavescence dorée qui est un vrai fléau. La Chambre d’agriculture était en soutien sur ce dossier. Et ensuite, je pense à la viticulture durable, et donc aux certifications environnementales, ce qui traduit une adaptation de nos pratiques par rapport au climat qui évolue très vite. Là aussi, la Chambre d’agriculture a toujours répondu présent sur ces aspects.
Hervé Lapie : Ce que je retiens de la dernière mandature, c’est la place de la polyculture-élevage avec des situations fluctuantes. En six ans, on est passé d’une situation très bonne en grandes cultures à une situation très difficile, et vice versa en élevage, où on a connu des situations compliquées et là, ça va mieux. Ce qui veut dire que sur un tel pas de temps, il faut garder un peu de stabilité dans nos exploitations agricoles, avec une Chambre d’agriculture qui accompagne aussi bien les grandes cultures que l’élevage, sans oublier le maraîchage, etc. Et puis je pense aussi à la période que nous venons de vivre, quand la Chambre d’agriculture a accompagné les syndicats lors des réunions avec les préfectures, pour essayer de faire avancer les dossiers de la profession viticole et agricole. Accompagner les représentants syndicaux sur le terrain en vue de faire évoluer les réglementations et retrouver un peu de bon sens est un fort engagement des élus de la Chambre.
Julien Boucquemont : Si j’ai deux dossiers principaux à retenir, le premier, c’est le renouvellement des générations, avec le dossier installation et transmission qui aujourd’hui est un enjeu plus qu’important. Plus de 50 % des agriculteurs partent bientôt à la retraite ! Assurer le renouvellement des générations, c’est aussi assurer l’avenir de nos territoires ruraux. Et le deuxième sujet que j’ai en tête, c’est l’environnement, avec notamment les directives nitrates et la PAC qui évolue de génération en génération, et qu’il ne faut pas oublier d’adapter à nos territoires.
Les six années à venir auront leur lot de dossiers à défendre. Est-on dans une forme de continuité ?
MT : Il y a des dossiers qu’on connaît dès aujourd’hui, et d’autres qu’on ne connaît pas encore. On sent bien qu’on a une mission importante, qui consiste à rapprocher au maximum la société des productions qu’on propose dans la Marne. La gestion de la production en périphérie des habitations, qu’on soit éleveur, céréalier ou viticulteur, est un sujet sociétal, qui fait partie des missions les plus importantes de la Chambre, qui le sont de plus en plus et notamment dans le mandat qui arrive.
HL : Concernant la vision sur les six prochaines années, il s’agit globalement de redonner de la visibilité, des projets et de la fierté à nos agriculteurs et à nos viticulteurs. Derrière les mots, il y a des solutions : la rémunération, la simplification administrative, retrouver le goût d’entreprendre. Le mot qui est important pour nous, c’est « produire ». Produire sur nos territoires, cela crée de la valeur ajoutée. Et lorsqu’on voit la place de la viticulture et de l’agriculture dans la Marne, on voit deux poumons économiques qui doivent être mieux respectés au moment de trouver des solutions. Il s’agit aussi d’accompagner les transitions. On voit bien que le climat bouge sur nos exploitations, et l’enjeu est aussi sanitaire en élevage avec cette évolution. Pour ce qui est des transitions climatiques, environnementales, sanitaires, en matière de biodiversité, nous devons positionner l’agriculture comme une solution à ces enjeux. Je pense que la Chambre a vraiment besoin de communiquer sur ces éléments afin de redonner de la visibilité à nos agriculteurs dans le cadre du projet que l’on porte.
JB : Au niveau des JA, bien entendu, il s’agira de poursuivre le renouvellement des générations, de continuer à le promouvoir, mais aussi de donner une image positive de notre agriculture, justement pour donner l’envie et motiver nos jeunes à revenir au sein de nos fermes. Cela n’est pas qu’une histoire de chefs d’exploitations : l’enjeu concerne aussi les salariés dont nous avons tant besoin, sans oublier tout ce qui est para agricole, puisque l’agriculture ne vit pas que de chefs d’exploitation. Mais elle vit aussi grâce à nos coopératives et à tous les collaborateurs qui sont autour de nous.
Que souhaitez-vous dire aux électeurs avant le vote ?
MT : Nous déployons toute notre énergie au quotidien. On représente tous les territoires et toutes les productions. Donc notre ambition, c’est de défendre l’agriculture avec un grand A dans la Marne, dans la continuité de ce qu’on sait faire. Et je pense que notre expérience montre qu’on a été capables de porter haut et fort les couleurs des vigneronnes, des vignerons, des agriculteurs, des agricultrices, pour défendre leurs intérêts.
HL : Parvenir à obtenir un vote le plus massif possible pour des syndicats responsables, déterminés, qui ne font ni de démagogie ni de populisme, c’est une question de représentativité lorsqu’on travaille avec le préfet, le conseil départemental ou auprès des différentes directions départementales. À l’échelon régional, c’est exactement la même chose. Nos solutions sont portées à travers des dossiers que l’on travaille quotidiennement dans nos réseaux. Et derrière nos réseaux, il y a des responsables élus, mais aussi des collaborateurs qui travaillent pour la profession agricole et viticole, et il existe une forte complémentarité entre les élus et les collaborateurs. Peu de réseaux peuvent se targuer d’être constitués de cette manière-là…
JB : En tant que jeune votant, ce qui compte dans cette élection, c’est la représentation géographique, puisque l’ensemble des territoires est représenté dans notre liste. Et cette diversité s’exprime aussi par la variété de notre agriculture marnaise qui y figure.