Un site dédié à sainte Béline
L’épisode le plus connu de l’histoire du village est celui de Béline. Née à Landreville d’une famille de cultivateurs, Béline était d’une charité infatigable, occupée le jour à garder le troupeau paternel et la nuit à soigner les malades, fort nombreux à cette époque. Alors qu’elle avait fait vœu de chasteté, le seigneur du village, Jean de Pradines, poursuivait de ses assiduités la jeune fille qui se refusait à lui. Dans un accès de colère, ce dernier lui a tranché la tête, près d’une fontaine. Selon l’abbé Edmond Jactat, auteur de nombreuses recherches sur sainte Béline, les faits se seraient déroulés en 1350. Dès qu’ils apprirent sa mort atroce, les habitants de Landreville brûlèrent le château de son assassin. Jean de Pradines ne dut son salut qu’à une fuite précipitée. Le seigneur fut excommunié et condamné à l’exil perpétuel par le Parlement. La martyre fut béatifiée 50 ans plus tard et la chapelle Sainte-Béline construite au XVIe siècle sur les lieux de sa bergerie. En l’église Notre-Dame-de-l’Assomption de Landreville, on trouve le reliquaire de la sainte et un autel réalisé par Bouchardon lui a été dédié.
La chapelle a connu maintes vicissitudes tout au long des siècles. En 1693, l’abandon de son entretien entraîne la chute d’une partie de sa voûte. Après sa restauration, elle devient un ermitage. Elle est plus tard vendue comme « bien national » au sieur Depontailler de Landreville. Elle change ensuite de propriétaires. En 1910, c’est l’abbé Jactat, originaire de Landreville, qui en fait l’acquisition. Il entreprend alors sa restauration et relance le culte de sainte Béline, en organisant des pèlerinages auxquels assiste une foule considérable. En 2003, Mme Grau, descendante de la famille Jactat, fait don de la chapelle à la commune de Landreville. Des bénévoles se sont impliqués dans son entretien avec le soutien de la municipalité.
Près de la chapelle, on peut découvrir les monuments érigés par l’abbé Jactat, la fontaine du martyre et le calvaire (notre photo) qui représente le Christ en croix, avec à ses pieds la Vierge Marie à gauche, Marie-Madeleine au centre et saint Jean à droite. Réalisé par une fonderie de Sommevoire en Haute-Marne, le calvaire a été inauguré avec la fontaine le 3 juin 1924. La chapelle accueille parfois des cérémonies de baptême.