La Champagne, le modèle gagnant
Dans son rapport d’orientation, Maxime Toubart, le président du Syndicat Général des Vignerons s’est voulu optimiste et volontaire pour relever les différents défis d’avenir qui attendent la filière champagne.
« Nous sommes un modèle gagnant dans la viticulture française notamment parce que, contrairement à d’autres, nous régulons et décidons des niveaux de classement en fonction de notre évaluation de l’évolution des marchés. Mais nous n’aurons de cesse de le dire, nous n’accepterons pas d’être une variable d’ajustement pour le négoce », a-t-il prévenu.
Selon lui, l’avenir de la Champagne passe par sa capacité à maîtriser sa production pour proposer une « offre pérenne, suffisante, à la qualité irréprochable et répondant aux exigences sociétales ». De nouveaux outils de régulation sont d’ailleurs à l’étude au sein de l’interprofession pour « mobiliser la production au profit du collectif et des vignerons victimes d’aléas sanitaires et climatiques ».
« Nous avons beaucoup fait sur la qualité de nos vins qui sont reconnus partout dans le monde (…), la qualité n’est plus seulement celle de nos vins mais aussi de l’image que nous en donnons au travers de nos pratiques », a expliqué Maxime Toubart en se réjouissant que la Champagne soit à ce jour le premier vignoble pour les certifications.
Le président du SGV a ensuite évoqué la publication dans la presse d’une tribune d’opposants à l’utilisation d’herbicides : « Prendre à témoin l’opinion publique via la presse et les réseaux sociaux n’est pas acceptable. De la même manière, je dénonce les pratiques de ceux qui ne font aucun effort en matière d’utilisation des herbicides, ils portent eux aussi la responsabilité de donner une mauvaise image de notre vignoble, a-t-il insisté avant de plaider pour le dialogue. La réussite de la Champagne est liée à un produit exceptionnel, une organisation unique et un collectif fort. Ce collectif ne veut pas dire obligatoirement un accord de tous et sur tout. Il traduit à un moment donné une vision collective et partagée et il est porteur d’une ambition forte ».
Maxime Toubart en a également appelé au Gouvernement, aux parlementaires ou encore à la Commission européenne afin qu’ils créent les conditions pour favoriser une transition environnementale en tenant compte des réalités du terrain, et qu’ils rejettent les décisions manichéennes.
« J’invite aussi les décideurs publics à venir passer du temps en Champagne et à s’inspirer de notre organisation qui repose non pas sur l’individualisme et les interdictions, mais sur la régulation et le collectif. Et à y voir de plus près et à regarder autour de nous, c’est un modèle gagnant ! »