Trentenaire, la deuxième des trois filles de Serge et Marie-Pascale Poinsot est revenue sur l’exploitation familiale, à Loches-sur-Ource, avec l’ambition d’injecter progressivement sa maîtrise du marketing et sa démarche partenariale avec un réel esprit d’ouverture. Pour trouver de nouveaux débouchés, elle estime qu’il faut faire bouger des lignes tout en s’appuyant sur les fondamentaux de…
Laura joue la carte de l’ouverture
Temps de lecture : 5 minutes
4e génération : la reconnaissance du chemin tracé par les aïeux et… aïeules
Le vignoble des Poinsot date de René, l’arrière-grand-père de Laura. André a pris le relais, tout en étant double actif. « Mon grand-père allait tous les jours travailler en usine à Mussy-sur-Seine. Du coup, ma grand-mère Jeannette œuvrait beaucoup dans les vignes. Il lui arrivait de mettre les enfants dans le couffin, accroché sur le porte-bagage de la mobylette, pour grimper dans les coteaux. Elle m’a raconté qu’un jour le couffin est tombé en chemin et qu’elle ne s’en est rendu compte qu’à son retour à la maison. Grosse suée. Elle est vite repartie en sens inverse, retrouvant le couffin là où il avait atterri. Sans dommage, ouf », rapporte la jeune vigneronne auboise. Elle garde en mémoire toutes les anecdotes confiées par Jeannette et entend conserver précieusement la parcelle de blanc vrai dont la famille a hérité de cette aïeule travailleuse acharnée. « Elle ne faisait pas que porter le casse-croûte, elle savait cultiver la vigne », assure sa petite-fille, bien décidée, à l’occasion d’arrachage à venir, à étendre les rangs de pinot blanc. « C’est un projet à long terme, j’y tiens beaucoup », affirme-t-elle. Son père Serge a fondé en 1992 la marque de champagne Poinsot Frères avec les autres membres de la fratrie, Claude et Bernard. Hormis trois rayons égarés sur le finage d’Essoyes, ils ont concentré à 99,9 % le vignoble de la maison Poinsot sur le terroir de Loches-sur-Ource. A une époque, les ventes ont dépassé les 25 000 bouteilles par an. Désormais, elles se stabilisent autour de 22 000 cols. Dès 1986, Serge a eu la bonne idée d’acquérir son premier pressoir (un 2000 kg) pour se lancer dans la prestation. « A cette époque, il n’y avait pas de pressoir dans le village. Au fil du temps, mon père a développé l’activité passant à deux pressoirs de 8000 kg chacun. Nous sommes devenus centre de pressurage pour l’union de coopérative Nicolas Feuillatte. En rejoignant l’exploitation familiale, j’ai découvert les valeurs de la coopération. J’apprécie le principe de partage, le travail en collaboration et l’entraide qui règnent dans cet univers coopératif », appuie celle qui, d’ailleurs, n’a pas tardé à rejoindre le Club des Jeunes du CV-CNF. Un centre vinicole dont le papa est membre du conseil d’administration. « On nous accompagne au quotidien pour avoir de belles vignes, de beaux raisins et de beaux moûts », déclare Laura, persuadée qu’une telle démarche « permet de tendre vers l’excellence ». Elle est fière de cette implication, mais aussi du nom attribué à la société chargée de gérer le centre de pressurage familial : la SARL Serge Poinsot et Filles ! Ph.S.Recherche
Recherches populaires :
Coopératives
Vendanges 2022
Oenotourisme
UNESCO
Viticulture durable
Plus d’articles
Agathe et Thomas Guyot : la tradition agricole au service du progrès
Sœur et frère, ils forment la troisième génération au sein de cette exploitation familiale de Méry-Prémecy, et avancent pas à pas pour contribuer, à leur échelle, aux progrès de la Champagne sur le plan environnemental, parfois contre vents et marées.
Côte des Blancs – Delphine Colin : une histoire de famille en terre vertusienne
Près de deux siècles d’une tradition vigneronne et paysanne transmise de génération en génération au cœur de la Côte des Blancs : le domaine Colin à Vertus perpétue avec passion le modèle des exploitations familiales de Champagne.
Maison Huiban : un esprit de famille du champ à la bouteille
Les frères Augustin et Paul-Louis Ammeux, installés à Jonquery, cultivent leur singularité en développant une gamme de spiritueux aux côtés des champagnes conçus par leurs aînés.
Vous souhaitez voir plus d'articles ?
Abonnez-vous
100% numérique
6€ / mois
72€ / 1 an
Numérique & magazine
80€ / 1 an
150€ / 2 ans