Au moment de quitter ses fonctions au Syndicat Général des Vignerons, Laurent Panigai revient sur son parcours, et adresse à travers ce message ses remerciements à tous les acteurs de la filière.
« Mon engagement professionnel au long cours a été jalonné de défis techniques et organisationnels, mais surtout riche de très belles rencontres humaines. Il a été porté par la passion d’un vin exceptionnel : le champagne. Servir la Champagne et le champagne a été un plaisir, une chance, une fierté et un honneur.
Après une carrière initiée en 1987 dans la recherche et le développement au CIVC, où j’ai exercé la responsabilité du service viticulture, celle-ci s’est prolongée en 2014 dans le secteur économique et de la production en tant que Directeur général adjoint au Centre Vinicole (actuellement TEVC).
Ces trois dernières années de Direction générale du SGV ont été celles de l’accompagnement du projet politique du vignoble, de la transformation et modernisation des services du Syndicat.
L’unité du vignoble a toujours été l’un des moteurs de mon engagement. C’est l’un des enjeux majeurs pour la Champagne. Un SGV fort, en ordre de marche, est une clé de voute incontournable pour construire collectivement l’avenir du vignoble.
Le syndicalisme champenois est né au début du XXe siècle dans l’adversité et la pauvreté. En se fédérant, le vignoble a donné la juste reconnaissance au travail de la vigne et au métier de vigneron. Aujourd’hui, le meilleur service qui peut être rendu à nos partenaires du négoce est celui d’un SGV puissant aux côtés de l’UMC au sein du CIVC. La raison d’être du Syndicat est de préserver la diversité entrepreneuriale du vignoble, soutenir son développement et accompagner la performance économique, sociale et environnementale de ses exploitations viticoles.
Ces structures de taille humaine irriguent nos territoires. Elles sont riches de son histoire et porteuses de sa mémoire. Elles constituent un patrimoine qu’il faut entretenir pour se projeter vers l’avenir. Elles se nourrissent de nouvelles compétences, davantage formées et qui osent désormais défricher avec succès de nouveaux territoires pour interpréter le terroir.
Pour y parvenir, l’organisation syndicale doit rester à l’écoute, en contact permanent avec le terrain et répondre aux questions du quotidien. Elle sait le faire, elle doit continuer de s’y consacrer pleinement et relayer son action aux niveaux national et européen.
Le SGV doit inscrire une dynamique garante de la viabilité des structures d’exploitation, avec un cadre vivable, porté par un modèle équitable de partage de la richesse. Peu de filière peuvent se prévaloir de disposer de tant d’atouts et d’avoir d’aussi belles perspectives devant elles. La Champagne a cette opportunité, mais pour réussir elle doit poursuivre sans relâche son engagement collectif.
En effet, les défis restent nombreux. Face au dérèglement climatique, aux incertitudes économiques et sociales, il faut savoir anticiper et s’adapter en permanence. Le sens du collectif qui fait partie de l’ADN de la Champagne est une force incroyable, incopiable qu’il faut continuer de nourrir, inlassablement. Chacun doit y jouer un rôle et y prendre sa part de responsabilité.
Face à l’adversité, aux crises économiques et aux moments tragiques de son histoire, le vignoble a toujours su trouver les ressources pour résister, se relever et innover pour prospérer.
Ayons confiance dans nos capacités pour affronter l’avenir et appuyons-nous sur les forces des plus jeunes pour construire notre futur.
Longue vie à la Champagne ! »