Le Groupe des jeunes argumente auprès du Commissaire européen à l’agriculture

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Sur le Salon international de l’agriculture (SIA), le 25 février à Paris, Janusz Wojciechowski avait un rendez-vous sur le Pavillon des vins. C’est là que le Groupe des Jeunes Vignerons de la Champagne, bien mobilisé, avait décidé de capter le Commissaire européen à l’Agriculture afin de lui rappeler la nécessité de « maintenir un outil de plantation de vignes » au-delà de 2030. La réforme de la PAC, en cours, est une occasion d’avancer sur ce dossier.

Charles-Henri Dupont, le président du Groupe des Jeunes (GDJ), entouré de douze collègues vignerons en provenance des quatre coins de l’appellation, avait bien préparé son opération « interception » du Commissaire européen à l’Agriculture à l’occasion du SIA 2020. A l’entrée du Pavillon des vins, accueilli dans l’entonnoir formé par la délégation champenoise, Janusz Wojciechowski est tombé nez à nez avec le chef de file des jeunes vignerons champenois. Celui-ci avait appris quelques mots de polonais dans l’espoir de réussir son entrée en matière. Et cela a fonctionné.

« Il a été surpris, il a souri, et j’ai pu introduire le sujet qui nous tenait à cœur : la régulation des plantations de vignes en Europe. Après avoir rappelé brièvement la chronologie des événements (vote d’une prolongation de 2030 à 2050 par la Commission de l’agriculture de l’ancien Parlement européen, volonté du nouveau Parlement d’aller dans cette voie, soutien acquis de plusieurs ministres de l’Agriculture européens), j’ai insisté sur le fait que ce système de régulation était un gage de qualité pour la production. Je lui ai aussitôt demandé quelle était la position de la Commission européenne, connaissant le rôle déterminant qu’elle aura sur un dossier d’une telle nature », relate Charles-Henri Dupont, heureux de « l’écoute attentive » manifestée par son interlocuteur durant plusieurs minutes alors que celui-ci avait d’autres rendez-vous importants programmés sur le SIA.

« Janusz Wojciechowski a fait preuve aussi d’esprit d’ouverture, puisqu’il nous a dit qu’il allait prendre le temps de l’analyse du sujet avec les experts appropriés. Ensuite, il a proposé de nous recevoir à Bruxelles de manière à poursuivre la discussion. Une ouverture que nous allons évidemment saisir le moment venu. » Sans trop tarder, car l’échéance de 2030 est moins éloignée qu’il n’y paraît. Par ailleurs, il faut se saisir de la fenêtre de tir offerte par les débats en cours sur la réforme de la Pac. C’est le moment d’agir et de convaincre.

Fédérer toujours plus pour sensibiliser efficacement

Aux côtés des jeunes vignerons champenois avait également pris place Gaëtan Bodin. Ce jeune vigneron du Cognaçais a appuyé la démarche du GDJ en évoquant les enjeux « pour la vitalité des territoires » induits par un tel sujet. « Le Commissaire européen s’est montré sensible aux arguments économiques et culturels que nous avons développés. Il nous a dit avoir pris la mesure des belles histoires que peuvent écrire les territoires viticoles après avoir effectué un peu de tourisme en France, notamment à Saint-Emilion. Il affirme y avoir apprécié le modelage des paysages autant que le savoir-faire traditionnel des vignerons, perceptible dans la qualité des productions dégustées », révèle le président du GDJ. Charles-Henri Dupont semble d’ores et déjà prêt à réaliser d’autres opérations similaires avec d’autres interlocuteurs sur d’autres thématiques majeures pour le vignoble : ZNT, foncier, fiscalité…

« En nous fédérant comme nous l’avons fait sur le SIA, puis en collaborant avec d’autres jeunes vignerons de régions viticoles françaises et européennes, nous gagnerons en visibilité et en capacité de sensibilisation aux problématiques rencontrées par les professionnels », estime-t-il. « Au cours de cette journée à Paris, nous avons en outre beaucoup échangé avec le président national des JA, Samuel Vandaele. Pour lui, à travers notre expertise sur certains dossiers, nous pouvons être davantage moteur. Nous allons nous y employer », promet-il.

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