L’événement Bulles & belles histoires, sixième du nom, s’est installé au cœur des coteaux vitryats, à Saint-Amand-sur-Fion. Une jolie façon de promouvoir ce territoire atypique, ses vignerons et ses pépites gastronomiques, tout en plongeant les visiteurs au cœur de l’époque Renaissance.
Des jeux traditionnels d’antan ici et là, des costumes d’époque et des déambulations musicales au son du daf, de la cornemuse et du tabor. Ce dimanche 1er juillet, la commune de Saint-Amand-sur-Fion s’est métamorphosée aux couleurs de la Renaissance, sous le haut patronage de François Ier. Le tout accompagné de dégustations gourmandes proposées par les producteurs du terroir et les vignerons. C’est d’ailleurs la vocation de Bulles & belles histoires : valoriser le patrimoine viticole, touristique et historique grâce à une journée festive et conviviale. Et cette année, malgré l’appel du ballon rond, 1 500 visiteurs se sont réunis sous les halles tout juste inaugurées du village, avec vue sur un jardin paysager somptueux. “La première édition avait accueilli 600 personnes, rappelle Bertrand Trepo, le président de l’Association de promotion du champagne et des coteaux vitryats (APCCV). L’événement s’était déjà invité à Saint-Amand-sur-Fion en 2014. C’est l’un des plus beaux villages de France, et le plus beau des coteaux vitryats. Surtout, c’est un village qui continue de s’embellir et qui va de l’avant.”
En matinée, environ 350 courageux ont participé à un trail et une marche, dont l’organisation était confiée pour la première fois au Footing club du Fion. “Nous avons créé cette association avec plusieurs amis pour fédérer les coureurs via des sorties communes, explique Julien Bricquet, lui-même viticulteur et adhérent à l’APCCV. On nous a laissé carte blanche pour la gestion des dossards et la mise en place du parcours, qui s’étend sur 12 km au cœur des vignes, de Saint-Amand-sur-Fion à Saint-Lumier-en-Champagne. Et 35 bénévoles se sont mobilisés pour assurer le bon déroulement des courses. On renouvellera sans doute l’expérience l’an prochain.” Sur le plan touristique, le jeune vigneron en est convaincu : cette manifestation offre une vitrine d’exception au territoire.
“Les coteaux vitryats ne représentent ‘que’ 480 hectares sur les 35 000 hectares de la Champagne. Mais ils commencent à être reconnus, on en parle de plus en plus dans les autres vignobles.” D’autant que plusieurs actions sont menées par l’APCCV tout au long de l’année pour mettre en lumière ce terroir et ses atouts. Des vignes exposées au Sud, l’omniprésence du chardonnay, un patrimoine bâti remarquable et un riche passé historique. Autre animation très appréciée du public : les excursions en petit train à travers la commune et le vignoble. “C’est une façon originale d’aborder les particularités du territoire, détaille Bertrand Trepo. On évoque par exemple les vendanges précoces et la viticulture durable, avec un focus sur l’église de Saint-Amand-sur-Fion.” Une église en partie classée au titre des monuments historiques, réputée pour avoir accueilli, en 1544, une rencontre entre la délégation royale de Francois Ier et le garde des sceaux de l’empereur Charles-Quint. “Ils ont échangé pendant quatre heures autour d’un protocole de paix, qui a abouti quelques mois plus tard.” De quoi rappeler au plus grand nombre que le secteur vitryat, lui aussi, a beaucoup d’histoire(s) à raconter “et que tout ne se passe pas à Paris, Lille ou Bordeaux. On se réjouit de voir les gens (re)découvrir leur histoire.” L’an prochain, le rendez-vous fera escale dans un autre écrin de la route touristique des coteaux vitryats.