Mercredi 15 mars, les représentants professionnels de la filière vitivinicole ont décidé de quitter la réunion du conseil spécialisé de FranceAgriMer, réuni à Paris. La filière est représentée par l’Association générale de la production viticole (AGPV) qui regroupe plusieurs institutions (Vignerons coopérateurs, Cnaoc, Vignerons indépendants, Confédération des vins IGP de France, FNSEA, Jeunes agriculteurs).
Face aux retards conséquents pris dans la mise en œuvre du programme national viticole, ils ont ainsi exprimé leur “ras-le-bol” et ont pointé du doigt la responsabilité de FranceAgriMer, du ministère de l’Agriculture et de la Commission européenne. Les professionnels de la filière craignent en effet qu’une partie importante des crédits européens ne soit pas utilisée, ce qui remettrait en cause les investissements nécessaires à l’amélioration de la compétitivité de la filière, voire la pérennité du programme spécifique d’aides auquel ils restent attachés.
Depuis plusieurs mois, les professionnels manifestent leurs inquiétudes quant aux retards de paiement des différentes mesures du programme national vitivinicole. Ils constatent sur le terrain de graves problèmes de trésorerie et des reports d’investissements dans les exploitations. “Malgré de nombreuses alertes, FranceAgriMer n’a pas mis en œuvre les moyens suffisants pour surmonter cette situation, ce qui risque de conduire au renvoi à Bruxelles d’une part substantielle de l’enveloppe budgétaire”, selon l’AGPV.
“A cela s’ajoute l’incertitude sur la mise en œuvre des mesures pour l’année en cours, poursuit l’AGPV. La révision des textes communautaires en 2016 et les interminables allers-retours entre Paris et Bruxelles quant à leur interprétation n’ont toujours pas permis la validation du programme national d’aide. Une situation inacceptable pour les entreprises, alors même que la période de plantation débute, que les projets d’investissement sont prêts et que les campagnes de promotion pour 2017 auraient déjà dû être lancées.”
Le projet de loi agricole adopté par l’Assemblée, le vignoble reste sur sa faim
À l’issue de trois semaines de débats autour de plus de 5 500 amendements, les députés ont finalement adopté le projet de loi d’orientation agricole le 28 mai. Pas d’avancées majeures pour le vignoble qui prend néanmoins acte des promesses du Gouvernement.