Jean-Marie Barillère : « La nécessaire transparence à l’égard de nos consommateurs »
Dans son discours également très attendu, Jean-Marie Barillère, président de l’Union des Maisons de Champagne, jugeait nécessaire « d’accélérer notre transition environnementale, d’accélérer notre adaptation au changement climatique et de mettre à disposition de nos consommateurs plus d’informations produits ».
Indiquant comme probable un nouveau record du chiffre d’affaires en 2019 et une performance volume en retrait de 2 % par rapport à l’année passée, Jean-Marie Barillère soulignait l’incertitude du mois de décembre, essentiellement liée au marché français, avec encore quelques millions de bouteilles perdues. La situation à l’export sur les principaux marchés n’est pas simple non plus (déclarations du Président Trump sur les taxations de vins, Brexit en Angleterre). Le quatrième marché continue à bien se porter (empire du soleil levant), l’Allemagne, malgré la récession, est en croissance, et l’Italie, l’Espagne, les pays scandinaves, notamment la Suède, sont de vrais relais de croissance. « Globalement, on se dirige donc vers une nouvelle année mi-figue, mi-raisin », résumait Jean-Marie Barillère, précisant qu’il ne faut pas oublier « qu’un chiffre d’affaires record ne signifie pas un résultat record. Vendre en France coûte nettement moins cher que de vendre, par exemple, en Asie. »
S’adapter et communiquer
Parmi les multiples autres points abordés par le président de l’UMC, citons le « super millésime 2019 », le changement climatique « qui va nous imposer des adaptations dans les 10 à 30 prochaines années, la recherche du végétal le mieux adapté à notre région pour continuer à produire les meilleurs vins effervescents du monde, une nécessaire culture sans pesticides, naturels ou chimiques, sans engrais ou avec le moins possible ».
Autre sujet abordé : le prix du raisin : « Au niveau de l’interprofession, nous encourageons la commission Amont à faire des propositions pour aider ceux qui s’engagent dans la certification et/ou de l’arrêt total d’utilisation du glyphosate ; nous espérons qu’elles puissent être mises en œuvre le plus tôt possible, pour aider ce qui vont faire les efforts avant une date donnée ou qui les ont déjà faits. Nous pouvons aussi, moi le premier, inciter les Maisons à rétribuer les efforts et les coûts supplémentaires de culture de la vigne par une prime ou un différentiel de paiement entre les certifiés et les autres, entre les certifiés sans herbicides de synthèse et les autres. »
Enfin, Jean-Marie Barillère insistait fortement sur « la nécessaire transparence à l’égard de nos consommateurs. Dans ce monde du XXIe siècle, où nous pouvons savoir tout sur n’importe quoi en un clic, ne pas savoir réellement comment nos produits ont été élaborés, comment nous devons les consommer, les apprécier, ce qu’ils apportent en calories, quels sont leurs ingrédients, est assez inconcevable pour des gens qui se veulent proches de leurs consommateurs. Ces demandes sont légitimes, nous devons y répondre. »