Jean-Marie Barillère : « La quête de l’excellence doit être notre credo »
L’intervention de Jean-Marie Barillère, président de l’Union des Maisons de Champagne, était également émaillée de messages forts. Notamment sur l’indispensable nécessité d’évoluer « pour répondre au mieux aux attentes de nos consommateurs, les faire rêver afin qu’ils acceptent de payer la vraie valeur de nos merveilleux produits. Nous devons mieux les écouter, être attentifs aux signaux qu’ils nous envoient, leur procurer une plus grande transparence sur nos activités, une plus grande réassurance sur l’authenticité de nos marques, et surtout sur la qualité de nos produits ».
Jean-Marie Barillère abordait aussi le bilan des expéditions 2018 : « Sur le plan commercial, 2018 va marquer le pas. Une année, en fait pas très différente des précédentes, mais où le pessimisme l’emporte un peu plus, avec sans aucun doute un volume en berne, et peut-être aussi une légère baisse du chiffre d’affaires de la Champagne. « L’an dernier, je vous ai dit que j’espérais un sursaut de notre marché national : l’optimisme semblait revenir avec un nouveau gouvernement, plein de promesses. Hélas, les chiffres sont là : à fin septembre, le marché français est à moins 4,5 %, ce qui pourrait conduire à une perte de 6 millions de bouteilles sur l’année 2018… ».
Authenticité et transparence
Si le deuxième marché, en volume, le marché anglais, est en train de rebondir, il faudrait que tous les autres pays export réalisent une performance de + 5 % pour compenser la perte du marché français. « Heureusement que le Japon, l’Asie du Sud-Est, les Etats Unis, l’Italie, l’Espagne sont là. J’espère de tout coeur que nous ne serons pas trop loin de ces + 5 % (nous ne sommes qu’à + 2 % à fin octobre), que nous serons au-dessus de 300 millions de bouteilles, et in fine, donc, pas trop loin de notre record de l’an passé, 4,9 milliards d’euros », déclarait le co-président de la filière Champagne.
Pour Jean-Marie Barillère pas d’hésitation : « Il faut aider ceux qui souffrent à mieux coller aux attentes du marché. C’est notre responsabilité en tant que dirigeants de la filière champagne que de l’accompagner dans sa transition vers un nouveau modèle de croissance. » Et de rappeler ses convictions : « La première est la quête sans fin de l’excellence de nos produits, la deuxième est la diminution de notre empreinte environnementale, la troisième est la performance de notre couple appellation-marque, qui suppose que nous soyons irréprochables en termes d’authenticité, en termes de transparence. Ce sont ces trois axes qui vont permettre de renforcer le mythe champagne et qui vont aider les opérateurs les plus fragiles. »