Nous n’avons jamais connu une vendange aussi faible en Champagne depuis des décennies. Sur l’ensemble de l’appellation, le rendement moyen ne dépassera probablement pas les 7 000 kg/ha : c’est inédit depuis les années 80. Mais bien heureusement, notre filière s’est organisée au fil du temps pour résister aux pires difficultés ; les amortisseurs ont été utilisés, nous sommes restés solidaires, et la Champagne va une fois de plus traverser cette crise sans casse majeure.
Pour autant, il ne faut pas reléguer cette récolte aux oubliettes, il y a des leçons à en tirer. Les aléas météorologiques sont évidemment les principaux responsables des attaques subies dans nos vignes, mais cela ne doit pas nous dispenser d’interroger nos pratiques, nos outils d’aides à la décision ou nos matériels de traitements. Pour être performante tout en respectant nos engagements environnementaux, notre viticulture doit s’appuyer sur la technologie. Mais les machines récentes représentent de lourds investissements à l’échelle de nos petites structures. Là encore, l’esprit collectif et la mutualisation nous offrent des solutions. Les experts de notre Syndicat peuvent vous conseiller et vous accompagner à la création et à la gestion de Cuma ou de GIE qui sont des outils modernes et efficaces pour répondre à ces enjeux.
Si la vigne a souffert cette année, le commerce lui, se porte au mieux. Nous sommes bien partis pour dépasser les résultats de 2019 et les projections économiques nous laissent espérer des expéditions de plus de 300 millions de bouteilles. Pourtant, cette dynamique ne profite pas également à tous les opérateurs. Une fois de plus, l’export, terrain de jeu du négoce, porte cette croissance alors que le marché national reste en recul.
Le vignoble et les coopératives perdent du terrain depuis des années et ne représentent aujourd’hui que 26 % de la volumétrie commercialisée. Or, nous avons besoin d’un volume conséquent pour continuer à peser à la table des négociations interprofessionnelles afin de défendre les intérêts des viticulteurs. C’est la garantie du partage des valeurs entre tous les opérateurs champenois.
Il y a plusieurs freins à la commercialisation du vignoble : le prix du foncier qui favorise le morcellement de nos exploitations familiales, le prix du kilo qui n’est pas incitatif à la diversification de nos activités ou encore l’évolution du marché et des modes de consommation.
Pendant très longtemps, les clients venaient nous acheter directement les cartons à la propriété ; maintenant nous devons apprendre à les vendre. L’ambition du SGV est de reprendre des parts de marché en France et à l’étranger. Mais pour cela, il faut se professionnaliser. Nous devons apprendre à mieux vendre, à la fois individuellement et collectivement, en mettant en avant et en valeur nos singularités. Le Syndicat a développé pour cela une offre de services dédiée à la commercialisation, SGV Booster, qui va s’étoffer dans les prochains mois. L’accompagnement de ceux qui commercialisent va profiter à l’ensemble du vignoble.
Les amateurs cherchent au-delà des étiquettes à comprendre le champagne et le considèrent de plus en plus comme un vin. Ils veulent des produits de terroirs incarnés par des artisans. C’est une très bonne nouvelle pour nous, car c’est exactement ce que représentent les champagnes de vignerons.
La balle est dans notre camp pour ne pas rater ce rendez-vous.