Rester maître de notre destin

Par Maxime Toubart, président du SGV Champagne

10/07/23

Temps de lecture : 3 minutes

Auteur : Maxime Toubart

Nous sommes dans l’ultime étape avant de cueillir enfin les fruits de notre travail. Dans quelques semaines, les premiers coups de sécateurs résonneront dans notre chère Appellation pour une vendange que j’espère très généreuse et qualitative pour nous tous.

À l’heure où j’écris ces lignes, cela se présente plutôt bien grâce à une météo assez clémente.
Cette fois-ci, les gelées de printemps nous ont épargnés et les orages de juin ont été bien moins dévastateurs qu’en 2021, sauf dans quelques secteurs de la Côte des Blancs et de la Côte des Bar qui ont pris la grêle. J’adresse un salut amical aux confrères qui ont subi des dégâts, vous pouvez compter sur notre solidarité.

Nous savons mieux que personne l’imprévisibilité de la nature, c’est pourquoi nous allons rester vigilants et réactifs, comme toujours.

Sur le front de l’emploi, il faut malheureusement s’attendre aux mêmes difficultés de recrutement que les années précédentes et cela devient vraiment préoccupant.

Votre Syndicat est totalement mobilisé pour vous accompagner en tant qu’employeurs de main-d’œuvre. Nous sommes encore une fois montés au créneau auprès des Directions régionales pour obtenir non sans mal, les dérogations au temps de travail dont nous avons besoin pour mener une vendange efficace.

Par ailleurs, nous continuons de faire pression autant que possible auprès de l’administration et des politiques pour avancer sur les dossiers du repos hebdomadaire et de l’hébergement.
Notre influence s’exerce dans les lieux de pouvoir, en France bien sûr, mais aussi dans les institutions européennes. C’est à ce niveau que s’est décidée la nouvelle réglementation sur l’étiquetage et que se discutent en ce moment même les prochaines directives sur les traitements phytosanitaires. J’ai souhaité que les élus du Bureau, des représentants du Groupe des Jeunes et la direction du SGV m’accompagnent à Bruxelles à la rencontre de membres de la Commission européenne en charge du volet agricole et de parlementaires proches de la filière vitivinicole.

Nous leur avons expliqué les réalités de notre travail, l’apport économique et social de notre filière et nous avons manifesté notre opposition face à certaines orientations qui, si elles aboutissaient, mettraient en danger nos exploitations. Il est quand même question au sein de la Commission d’interdire toute possibilité de protéger nos vignes, y compris avec des produits de biocontrôle, dans des zones dites sensibles qui comprendraient plusieurs milliers d’hectares.

Nous allons donc initier avec les autres organisations vitivinicoles européennes des actions syndicales fortes pour dénoncer ce dispositif de zones sensibles prévu dans ce projet de règlement européen sur les pesticides et saisir les eurodéputés. C’est un levier important pour rester maître de notre destin.

Sur la question de l’étiquetage, nous sommes plutôt sereins, après avoir convaincu Bruxelles d’assouplir la mesure. Vous lirez cela dans le dossier de ce numéro de La Champagne Viticole.

Autre inquiétude : la progression de la flavescence dorée. Le SGV et le Comité Champagne organisent des formations pour bien identifier les symptômes lors des prochaines prospections collectives.
La menace est très sérieuse et notre seule solution est de se mobiliser collectivement pour combattre ce fléau. Je compte sur vous.

Je vous souhaite du courage pour ces prochaines semaines, un bel été et une magnifique vendange.

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