Interrogée sur la problématique de santé et de consommation d’alcool, un des enjeux européens majeurs pour la filière vitivinicole, l’eurodéputée Valérie Hayer – en campagne pour les élections européennes du 9 juin – a souligné l’importance de faire la part des choses : « Il y a l’enjeu de la prévention, il y a l’enjeu aussi de la valorisation de nos terroirs et de l’activité économique et tout cela n’est pas incompatible (…) On n’oppose pas consommation, plaisir et enjeu de santé. »
La ministre de la Santé Catherine Vautrin, qui l’accompagnait lors de ce déplacement dans la Marne, a pour sa part réaffirmé la position du Gouvernement : « C’est d’autant moins incompatible que la consommation d’alcool dans notre pays a considérablement baissé. Il y a un sujet majeur qui est la notion de modération. Et donc aujourd’hui, la stratégie de prévention de la France, c’est de consommer avec modération. »
La rencontre avec la filière champagne, représentée par Vincent Jourdan, président de la Coopération Agricole Grand-Est – section Champagne, Pascal Bobillier-Monnot, directeur adjoint du SGV, en charge des affaires politiques et syndicales et Pauline de Limerville, directrice générale de l’UMC, a permis de sensibiliser l’eurodéputée aux attentes des professionnels champenois à l’échelle européenne.
Au programme des discussions : outils de régulation, environnement ou encore commerce international.
Vincent Jourdan et Pascal Bobillier-Monnot ont rappelé le rôle fondamental de la politique de régulation « véritable pierre angulaire de la réussite de la Champagne ».
Si la forte mobilisation des représentants de la viticulture a permis en son temps le maintien des droits de plantation jusqu’en 2045, les rapports d’étape de la Commission européenne prévus en 2028 et 2040 appellent à la vigilance. « Des régions viticoles fortement en difficulté vont demander des subventions européennes et donc il risque d’y avoir de nouvelles règles du jeu. La contrepartie ne peut pas être la remise en cause de nos instruments qui nous permettent de réguler et de gérer notre Appellation. »
Même inquiétude au sujet des velléités de certaines filières de réclamer la libéralisation totale des plantations pour des vins sans indication géographique au sein même des AOC.
Sur le volet environnemental et l’usage des produits phytosanitaires, Valérie Hayer a réaffirmé la position de son groupe Renew : « Notre principe est de dire ‘pas d’interdiction sans solution’. Cela veut dire accélérer la recherche et le développement, et notamment sur les nouvelles techniques génomiques pour développer des variétés résistantes. »
Du côté de l’Union des Maisons de Champagne, Pauline de Limerville a pointé la nécessité de conserver les dérogations des délais de paiement indispensables au bon équilibre de l’économie régionale. Elle a également rappelé l’importance de consolider les accords commerciaux et les attentes en matière de simplification administrative pour soutenir les exportations.
Par ailleurs, Valérie Hayer a pris acte de la demande de la filière champagne de maintenir l’Intergroupe Vin du Parlement européen lors de la prochaine législature.