L’initiative soutenue par le Syndicat Général des Vignerons permet à des personnes dans des situations de précarité d’intégrer un parcours d’insertion d’une durée maximale de 24 mois avec l’accompagnement des experts de l’association.
Laurent Marin est le coordinateur du pôle viticulture de l’association Oxygène, présidée par Claude Maréchal et dirigée par Céline Duret.
Quelle est la principale ambition du chantier Oxygène ?
Notre métier consiste à accompagner jusqu’au retour à l’emploi les salariés. Pour y arriver, nous disposons de trois supports de métier pour lesquels les personnes sont rémunérées sur la base d’un contrat de 32 heures par semaine.
Certains n’en feront pas forcément leur métier, mais ce support les amène à reprendre un rythme de travail, avec des horaires. Cela permet aux plus éloignés de l’emploi, de retrouver une routine de travail.
Ceux à qui le métier convient sont accompagnés dans la formation afin de valider un maximum de compétences. Et lorsqu’on estime que tous les voyants sont au vert, on entame avec eux la recherche d’emploi.
À ce jour, on est à 60 % de retour à l’emploi.
Quel est le quotidien d’un responsable de pôle chez Oxygène ?
Je suis coordinateur sur le support de métier « vignes » et responsable de toute l’activité viticole sur le chantier d’insertion. Aussi bien sur l’aspect humain que technique. La particularité de mon métier, c’est la polyvalence. Je suis à la fois prestataire lorsque je vais démarcher les vignerons ou les maisons pour trouver des parcelles à travailler. Je suis aussi chef d’équipe et formateur. En effet, nos salariés arrivent vierges de toute connaissance. Nous les formons et lorsqu’ils sont opérationnels, ils nous quittent et nous recommençons le processus avec d’autres bénéficiaires. C’est un éternel recommencement et c’est ce qui fait la richesse de mon métier. Il y a également une partie ressources humaines, puisque mon rôle c’est aussi de mettre le bon candidat en face du bon employeur en fonction des compétences de l’un et des attentes de l’autre.
L’humain est vraiment au cœur du dispositif. Il y a un réel esprit d’équipe, que ce soit entre nous les coordinateurs de pôle, mais aussi avec les chefs d’équipe, nous avons un seul et même objectif : mener à bien le retour à l’emploi des salariés du chantier. Le tout dans une atmosphère sereine et une relation de confiance.
Si vous êtes à la recherche d’un ouvrier viticole, vous pouvez contacter Oxygène au 03 26 54 56 07
Témoignage
Alina Penzova est une réfugiée ukrainienne arrivée en France en mars 2022 avec ses deux enfants. Elle bénéficie du dispositif de l’association dans le domaine viticole.
« Initialement, je travaille dans le secteur de la restauration en tant que serveuse. Lors de mon arrivée en France, après une formation accélérée de trois mois pour apprendre le français, France travail m’a orienté vers l’association Oxygène. On m’a alors présenté les trois secteurs d’activité couverts par le chantier d’insertion et j’ai choisi la viticulture. J’avais déjà fait les vendanges et j’avais apprécié le travail en extérieur, en pleine nature », explique-t-elle.
Après sa rencontre avec les membres d’Oxygène en janvier 2023, elle s’inscrit au concours de taille et se forme à cet exercice au sein de la MFR de Gionges, toujours accompagnée par Laurent marin et son équipe. Dans le cadre de sa formation, elle a également pu passer le Certiphyo.
« C’est un travail dur physiquement, mais ça ne m’empêche pas d’aimer ce que je fais tous les jours. Pour moi l’objectif aujourd’hui c’est de trouver un emploi au sein d’une exploitation viticole ; l’idéal serait après le vendanges pour pouvoir démarrer la campagne de taille sur mon nouveau poste », précise-t-elle.