L’opération initiée en 2008 par les propriétaires de vignes de Verzy et Beaumont-sur-Vesle n’aura pas été un long fleuve tranquille. Après avoir constitué une ASA (association syndicale autorisée) il leur a fallu « se battre » pour éviter que le dossier ne se perde dans les méandres des institutions, de réunions en commissions diverses. Mais…
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Le projet en quelques chiffres
1000 : le nombre de propriétaires concernés.
415 hectares : la surface en appellation intégrée au projet.
755 euros par hectare : le montant de la cotisation en secteur A (550 euros en secteur B).
5,5 millions d’euros : coût global de l’opération.
3 lots : « Terrassement et bassin », « Voiries et canalisations », « Espaces verts et clôtures ».
4 entreprises sélectionnées : Cereg, maître d’œuvre (Bezannes), SMTP (Verzy), Pothelet (Pierry), Juvigny Espaces Verts (Witry-les-Reims).
12 kilomètres de chemins bétonnés.
800 mètres de chemins en dalles béton alvéolaires enherbées.
3 kilomètres de canalisations réalisées (diamètres allant de 600 à 1500 cm).
6 bassins d’écrêtement aménagés (au cumul, 85 000 m3 d’eau de contenance totale).
120 000 m3 de déblais et remblais gérés dans un périmètre de 3 km.
Les intérêts majeurs de l’opération
Jean-Paul Angers, qui suit les projets d’aménagements hydrauliques au sein du Comité Champagne, relève les principaux intérêts d’un chantier de cette envergure : « Il s’agit de maîtriser l’écoulement des eaux sur les coteaux, mais aussi de faire en sorte que l’eau canalisée et stockée dans les bassins soit restituée dans le milieu naturel avec la meilleure qualité possible. La protection des nappes est un enjeu majeur. La sécurisation des biens et des personnes ne l’est pas moins. On sait les dégâts pouvant être occasionnés par les coulées de boue. Il faut minimiser les risques.
Sur l’aspect viticulture durable, qui nécessite d’intervenir dans les parcelles aux moments les plus adéquats, garantir une accessibilité maximale est un atout important, d’où le niveau de qualité élevé des cheminements créés. Enfin, l’ambition paysagère est importante à nos yeux, avec une végétalisation des abords des bassins et l’enherbement du vignoble. »
Le Comité Champagne est, avec l’Agence de l’eau, l’un des partenaires majeurs de cette opération.
<h2><strong>Développer la biodiversité : un retour aux sources…</strong></h2>
« C’est une certitude, la vie va reprendre ses droits dans et autour des bassins », assurent les porteurs du projet, lesquels voient déjà les crapauds et autres salamandres y prendre leurs aises tandis que les oiseaux gazouilleront dans les haies arbustives plantées aux abords des ouvrages. Les essences locales sont privilégiées. « Nous avons même le projet, au final, de planter un verger. Ce qui serait cohérent par rapport à ce qui existait dans les coteaux dans le passé. Il faut recréer de la biodiversité », annonce Jean Lallement, soucieux par ailleurs de « respecter l’empreinte du paysage ».
L’empierrement réalisé là où c’est nécessaire a donné lieu à une recherche particulière. Le matériau choisi provient de Haute-Marne et se fond parfaitement dans le décor marnais. Ou comment joindre l’utile à l’agréable, pour l’homme comme pour la faune et la flore.