Un écrivain, deux aviateurs et une tragédienne
Il a été la mémoire de Vitry-le-Croisé. Marceau Doussot, né dans la commune le 14 juin 1921 y a vécu toute sa vie. Il est décédé le 15 janvier 1996 et repose au cimetière du village. Vigneron, il fut l’un des fondateurs de la coopérative de Ville-sur-Arce. Les habitants le connaissent aussi comme tueur de cochons dans les fermes durant 40 ans et auteur de deux ouvrages écrits d’une plume alerte. L’un sur les paysans durant la Première Guerre et l’autre sur un siècle d’histoire et d’anecdotes de 1865 à 1965. Ce second livre est la mise en forme de tous les récits et les notes qu’il avait consignés dans ses carnets sur Vitry-le-Croisé. C’est toute une vie qui défile à la lecture de cet ouvrage de 320 pages, composé de 26 paragraphes, écrits comme des nouvelles, avec humour, humanité et bienveillance . De la vengeance de Marie à la mort de Fanfan, de ses souvenirs de Zéna et Tintin à ceux d’un 14 Juillet, Marceau Doussot se révèle comme chroniqueur talentueux, sachant scénariser toutes ces tranches de vie avec beaucoup de verve.
Louise Sylvain, grande tragédienne "au timbre de voix d’une pureté argentine".
L’histoire de Vitry-le-Croisé a aussi été marquée, en 1944, par le premier crash d’un avion anglais, un bombardier de type Lancaster, qui se dirigeait vers le Jura et a été touché au-dessus de Ruvigny par la DCA allemande. Il s’est écrasé dans le bois de la commune dans la nuit du 12 au 13 juillet 1944. Deux occupants ont été retrouvés morts : le pilote Réginald Scott, 20 ans, et le mitrailleur Edwin Ashton, 19 ans, du 166e escadron de la Royal Air Force. Deux autres aviateurs ont pu sauter en parachute. Ils ont été recueillis par la population. 1500 personnes ont assisté aux obsèques des deux Anglais, enterrés au cimetière de Vitry-le-Croisé. Des hommages sont régulièrement rendus à ces combattants.
Enfin, la commune compte avec Louise Sylvain, née à Vitry-le-Croisé le 17 mars 1874 sous le nom de Julie Louise Marthe Hartman, une ancienne sociétaire de la Comédie Française, considérée comme une grande tragédienne, "au timbre de voix d’une pureté argentine". Elle triomphera dans son rôle d’ Electre en 1927, quelques années avant sa mort, le 20 octobre 1930.