Vin : le nolow prend ses marques en France

Au fil des enquêtes et des articles dans la presse spécialisée comme généraliste, les vins nolow c’est-à-dire totalement (no) ou partiellement (low) désalcoolisés, grignotent des parts de marché en se proposant comme une alternative saine. Pas si évident pour autant : désalcooliser un vin requiert un process complexe et coûteux loin de l’artisanat vinicole traditionnel, et côté gustatif, on est encore loin du compte.

Temps de lecture : 3 minutes

Auteur : Alain Julien

Au fil des enquêtes et des articles dans la presse spécialisée comme généraliste, les vins nolow c’est-à-dire totalement (no) ou partiellement (low) désalcoolisés, grignotent des parts de marché en se proposant comme une alternative saine. Pas si évident pour autant : désalcooliser un vin requiert un process complexe et coûteux loin de l’artisanat vinicole traditionnel, et côté gustatif, on est encore loin du compte.

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Le process de désalcoolisation partielle et totale des vins

L’œnologue François Davaux détaille les différentes techniques utilisées.

Réduction de la teneur en sucres des moûts par le procédé Redux®

Ce procédé, proposé par la société Bucher-Vaslin, est une technique d’osmose qui permet d’éliminer une partie du sucre contenu dans le moût.

L’eau de raisin est recyclée et réincorporée dans le moût d’origine, ce qui permet de réaliser une dilution en sucre, en minimisant les pertes de macromolécules. Cette technique ne permet pas de dépasser une baisse de degré supérieure à 2/3 % vol.

Les vins obtenus par ce procédé sont de bonne qualité avec des équilibres en bouche très intéressants. Les profils aromatiques de ces vins sont proches des vins sans traitement issus de la même date de récolte.

Les techniques membranaires

La première étape d’osmose inverse ou de nanofiltration permet d’éliminer un mélange d’eau et d’alcool avec plus ou moins d’autres petites molécules, comme les acides organiques ou le potassium (liquide appelé le perméat). Pour obtenir une réduction de la teneur en alcool, une seconde étape est nécessaire pour extraire l’alcool de ce perméat et de réintroduire l’eau de vin ainsi récupérée dans le vin désalcoolisé.

 

Les techniques par distillation ou évaporation sous vide

Spinning Cone Column

Cette technologie australienne se développe depuis une quinzaine d’années dans le monde, mais seulement depuis 2-3 ans en France. Ces principaux avantages sont d’ajuster les teneurs en alcool sans perte aromatique, et de produire des vins à faible teneur en alcool (0,5 %)

La distillation

Cette technologie utilise le principe de la distillation sous vide dans le garnissage des colonnes à distiller. La mise sous vide permet d’abaisser fortement le point d’ébullition de l’éthanol (30-50 °C), ce qui limite les pertes aromatiques.

Évaporation sous vide

Le vin est envoyé dans une enceinte sous vide après un chauffage à 30-50 °C de façon à évaporer l’alcool pour obtenir un vin moins riche jusqu’à 5-6 % vol. maximum.

Ce que dit la législation

  • La réglementation distingue désormais les vins désalcoolisés et partiellement désalcoolisés des autres boissons issues de la désalcoolisation d’un vin ;
  • La « désalcoolisation partielle » est à distinguer de la « correction de la teneur en alcool » du vin ;
  • Les vins sous IG peuvent uniquement être « partiellement désalcoolisés » jus-qu’à 6 % vol. et à condition que cela soit inscrit dans le cahier des charges ;
  • Trois procédés de désalcoolisation sont autorisés à ce jour : évaporation sous vide partielle, techniques membranaires et distillation ;
  • La mention « sans alcool » peut être utilisée en complément de la dénomination de vente lorsque les produits désalcoolisés ont un TAV non supérieur à 0,5 % vol ;
  • À l’heure actuelle, les produits contenant plus de 5 % de vin désalcoolisé ne peuvent être certifiés en agriculture biologique. Cela pourrait évoluer en 2025.

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