Haut les cœurs pour la vendange !

Par Maxime Toubart, président du SGV Champagne

2/09/24

Temps de lecture : 3 minutes

Auteur : Maxime Toubart

Dans quelques jours, les coups de sécateur résonneront dans l’ensemble de notre chère Appellation. Ce sera l’aboutissement d’une campagne culturale particulièrement éprouvante.

Je crois que nous avons cumulé au long de cette année tout ce que la météo peut nous offrir de pire : du gel, de la grêle, beaucoup d’eau puis quelques épisodes de fortes chaleurs. Résultat dans les vignes : de la coulure sur fleur, du mildiou, de l’oïdium, de l’échaudage et des menaces de pourritures grises.

Il faut rester confiant sur le potentiel de qualité mais tout dépendra maintenant des conditions météo et de notre capacité à aller chercher les bons niveaux de maturité.

Pour autant, les rendements sont très hétérogènes suivant les cépages et les secteurs. Quelques vignerons dans la Côte des Bar et dans la Vallée de la Marne n’ouvriront même pas leur pressoir en raison d’épisodes violents de gel puis de grêle. En votre nom, je leur adresse un salut solidaire et je suis sûr qu’ils trouveront du soutien auprès de vignerons moins malchanceux.

Une fois de plus, on constate le rôle fondamental de notre système de réserve, et nous avons été bien inspirés de le porter à 10 000 kg/ha l’année dernière. Toutes les Appellations nous envient cet outil qui nous permet de surmonter une vendange difficile et de préserver nos équilibres économiques.

Il est de notre devoir d’anticiper encore plus les conséquences du dérèglement climatique. Quand la météo se déchaîne, nous pouvons arriver à la limite de nos capacités de production. La perspective de deux années catastrophiques consécutives nous mettrait vraiment en danger, donc il est évident que dans les années qui viennent, nous devrons trouver de nouveaux outils pour renforcer la résilience de notre filière.

Nous avons décidé avec nos partenaires d’un rendement commercialisable de 10 000 kg par hectare. C’est un rendement pragmatique et prudent qui tient compte d’une certaine morosité des marchés, mais suffisamment haut pour répondre à une éventuelle reprise. Si les volumes expédiés baissent, le prix moyen continue d’augmenter et nous avons encore des marges de progression dans ce domaine, vu la qualité de nos vins. Nous pouvons être confiants, car toutes les études affirment que notre champagne et particulièrement les cuvées de vignerons sont en phase avec les attentes du public.

Pendant cette vendange, nous serons certainement sous le feu des projecteurs médiatiques après les drames et les affaires de logements collectifs insalubres qui nous ont affectés l’année dernière.

Plus que jamais, nous devons être exemplaires vis-à-vis des saisonniers qui viennent travailler dans nos vignes. Je vous rappelle que nous avons œuvré sans relâche au sein du Comité Champagne avec nos partenaires du négoce et les services de l’État pour élaborer le plan d’action « Ensemble pour les vendanges en Champagne ». Ce plan s’articule autour de quatre priorités : le recrutement, la santé et la sécurité, l’hébergement et la structuration des 1 100 prestataires de services qui officient pendant la récolte.

Des livrets détaillant toutes les bonnes pratiques dans ces domaines sont à votre disposition au SGV, au Comité et sur les extranets. Je vous demande de les consulter pour vous assurer que vous êtes bien en conformité avec la réglementation et de tenir compte des recommandations de la filière.

Nous savons que les dérives sont dues à une infime minorité de gens malhonnêtes, mais leur comportement menace la réputation de toute notre profession. C’est pourquoi nous avons demandé à la MSA et à l’État de renforcer les contrôles.

Nous sommes des professionnels aguerris et nous mettrons en œuvre tout notre savoir-faire pour tirer le meilleur de cette vendange. Bon courage à toutes et tous.

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