1950, une vendange pédagogique

1/04/17

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La crise économique qui a frappé la Champagne entre 1929 et 1936 est encore dans les esprits, car les vignerons ont connu la misère. Henri Macquart et Jean Nollevalle, appuyés par des administrateurs à l’esprit clair, mettent progressivement en place les fondements de l’organisation champenoise (cf précédent numéro de La Champagne Viticole). Ils affirment constamment…

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Quelques dossiers syndicaux en 1950

La reconstitution du vignoble Aubois Les Aubois comprennent qu’ils ne pourront pas tenir les délais prévus pour la reconstitution de leur vignoble, malgré l’appui technique et financier de l’AVC et du CIVC et le report qui leur a été accordé (1958 au lieu de 1952). Le gamay est encore trop implanté et les exploitations viticoles sont trop fragiles et petites pour faire face. Il faut leur laisser plus de temps. Le 4 mars, Jean Quénardel, secrétaire général du SGV, propose à l’assemblée générale un nouveau calendrier. Les vignerons de plus de 60 ans pourront continuer à exploiter leurs vieilles vignes jusqu’à leur mort. Les exploitants de moins de 50 ans devront avoir reconstitué leur vignoble par paliers pour la récolte 1962 et un dispositif intermédiaire est prévu pour ceux qui auront entre 50 et 60 ans en 1952. Après débat, l’assemblée accepte la demande des Aubois à 224 voix contre 16. Monsieur Lucot, vice-président du Syndicat, publiera dans La Champagne Viticole un émouvant courrier de remerciements.  Les "questions ouvrières" Dans le contexte de la restauration des conventions collectives par le législateur, le conseil d’administration est interrogé sur les modalités d’application de cette réglementation aux ouvriers viticoles. Celui-ci estime que les affaires de salariat du vignoble doivent être rattachées à celles de l’agriculture. En effet, sur ce sujet les intérêts des adhérents du syndicat divergent trop pour permettre une implication du SGV : certains sont salariés, d’autres sont employeurs et beaucoup emploient essentiellement de la main d’œuvre familiale. Cette position est réaffirmée en 1951, quand le Syndicat est sollicité pour participer à l’élaboration d’une convention collective entre employeurs et ouvriers du vignoble. L’accession à la propriété Interpellé en assemblée sur la nécessité de réglementer les achats de vignes, Henri Macquart déplore l’accaparement des terres par les gros propriétaires et indique qu’un projet de loi est déposé au Parlement à ce sujet. Néanmoins, il voit surtout une solution dans le groupement des jeunes vignerons pour acheter les vignobles mis en vente. De son côté, Robert Barbier, président de la commission des jeunes vignerons, évoque l’achat par le Syndicat d’un lot de vignes à Hautvillers. Même si la répartition s’est avérée ensuite laborieuse, cette formule d’achat en groupe lui semble un moyen efficace.  

 En France

L'année 1950 marque le début de la période des Trente Glorieuses. L’expansion démarre et notre pays connaît, au cours de cette période, de profondes transformations économiques et sociales. La croissance permet de garantir le plein emploi, d’autant plus que la population active est peu nombreuse. Cette décennie est caractérisée par un Etat dirigiste face à l’ampleur des problèmes à résoudre : le pays est à reconstruire (voies de communication, grands équipements, parc de logements, industries…) et l’enjeu est de mettre à la disposition de la nation les ressources de base, les sources d’énergie, les moyens de transport et les crédits nécessaires au fonctionnement de l’économie. Le secteur public joue un rôle essentiel après les nationalisations de 1945-46 (Charbonnages de France, EDF, GDF, les grosses banques, les principales compagnies d’assurances et certaines industries…). L’Etat se positionne en Etat-providence, responsable du bien-être collectif, avec des mesures telles que la fixation d’un salaire minimal, la restauration des conventions collectives ou la création de la Sécurité sociale. Grâce aux prêts du Crédit Agricole, subventionnés par l’Etat, les exploitations agricoles familiales se modernisent rapidement. Le nombre de tracteur est multiplié par cinq en dix ans tandis que celui des chevaux recule de plus d’un tiers.  

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