L’assemblée générale de l’Association Viticole Champenoise s’est encore montrée riche en informations techniques, précises et étayées par des professionnels pointus. Les discours retiennent également toute l’attention. Celui de Maxime Toubart abordait les dossiers politiques au cœur des problématiques du vignoble. Le président du SGV insistait également sur l’importance pour tous les acteurs champenois d’agir ensemble…
Maxime Toubart : « Nous ne nous laisserons pas faire »
Temps de lecture : 4 minutes
Pierre-Emmanuel Taittinger : « Un véritable réseau social, chaleureux, solidaire et précurseur »
Autour d’un conseil d’administration paritaire, et en étroite relation avec le Comité Champagne, l’AVC compte aujourd’hui plus de 30 délégués régionaux et 263 correspondants bénévoles répartis sur la totalité du vignoble champenois, « qui œuvrent pour l’excellence de notre terroir afin que chaque année la meilleure vendange possible soit au rendez-vous », a rappelé le président Pierre-Emmanuel Taittinger, remerciant tous les acteurs de cette vénérable association née il y 120 ans, "véritable réseau social, chaleureux et solidaire, précurseur". La vendange 2018, « la plus belle de toute l’histoire de la Champagne » était notamment au centre de son discours. « Cette récolte exceptionnelle, rare en tout point, ne doit en aucun cas nous faire oublier 2017. N’ayons pas la mémoire courte et rappelons-nous sans cesse nos promesses d’excellence dans la façon de faire et l’impérieuse nécessité que nous avons d’avancer vers un respect total de l’environnement, seule garantie de notre avenir. Il faut savoir que nous ne sommes pas seuls dans le monde et que nous nous devons d’être leader dans ces démarches ». Qualité, environnement, justement les acteurs de la filière champagne s’en préoccupent et agissent. « Il est heureux de constater que le plus grand nombre d’entre nous s’investit maintenant pour aller vers les 100 % de certifications HVE et VDC, et l’indispensable zéro herbicide, sans oublier nos efforts pour réduire au maximum l’utilisation des pesticides. Cet investissement de la Champagne existe aussi pour l’embellissement où la prise de conscience générale est aujourd’hui effective, avec des résultats souvent aussi peu coûteux que rapides dès lors que nous décidons d’agir, afin que nos territoires soient à la hauteur de la réputation de nos flacons dans le monde. » Au cœur de tout cela, insistait Pierre-Emmanuel Taittinger, « il y a l’humain, l’humain et toujours l’humain. Cet humain qui nous rassemble aujourd’hui dans le très court espace de nos vies. Cet humain qui nous fait vivre ensemble, cet humain généreux, cet humain réconciliateur, cet humain exemplaire, comme doivent être le champagne et la Champagne dans le cœur des effervescents ». Au terme de son mandant de président de l’AVC, Pierre-Emmanuel Taittinger a tenu à remercier « toutes les équipes du Comité Champagne sous l’autorité de Vincent Perrin, et de son directeur technique Arnaud Descôtes, qui contribuent au succès et à la vitalité de notre association qui, si elle maintient le même état d’esprit, conservera son éternelle jeunesse. Au sein de notre plus ancienne entité collective, de par les humbles efforts, mais toujours continus de vous tous ici présents, et en particulier de nos délégués régionaux et de nos correspondants de l’AVC, avec le soleil ou sous la pluie, vous continuerez de nous montrer le chemin ». François Pierson, vigneron à Louvois, succède à Pierre-Emmanuel Taittinger à la présidence de l’AVC et pour une durée de 4 ans.Jean-Marie Barillère : « La quête de l’excellence doit être notre credo »
L’intervention de Jean-Marie Barillère, président de l’Union des Maisons de Champagne, était également émaillée de messages forts. Notamment sur l’indispensable nécessité d’évoluer « pour répondre au mieux aux attentes de nos consommateurs, les faire rêver afin qu’ils acceptent de payer la vraie valeur de nos merveilleux produits. Nous devons mieux les écouter, être attentifs aux signaux qu’ils nous envoient, leur procurer une plus grande transparence sur nos activités, une plus grande réassurance sur l’authenticité de nos marques, et surtout sur la qualité de nos produits ». Jean-Marie Barillère abordait aussi le bilan des expéditions 2018 : « Sur le plan commercial, 2018 va marquer le pas. Une année, en fait pas très différente des précédentes, mais où le pessimisme l’emporte un peu plus, avec sans aucun doute un volume en berne, et peut-être aussi une légère baisse du chiffre d’affaires de la Champagne. « L’an dernier, je vous ai dit que j’espérais un sursaut de notre marché national : l’optimisme semblait revenir avec un nouveau gouvernement, plein de promesses. Hélas, les chiffres sont là : à fin septembre, le marché français est à moins 4,5 %, ce qui pourrait conduire à une perte de 6 millions de bouteilles sur l’année 2018… ». Authenticité et transparence Si le deuxième marché, en volume, le marché anglais, est en train de rebondir, il faudrait que tous les autres pays export réalisent une performance de + 5 % pour compenser la perte du marché français. « Heureusement que le Japon, l’Asie du Sud-Est, les Etats Unis, l’Italie, l’Espagne sont là. J’espère de tout coeur que nous ne serons pas trop loin de ces + 5 % (nous ne sommes qu’à + 2 % à fin octobre), que nous serons au-dessus de 300 millions de bouteilles, et in fine, donc, pas trop loin de notre record de l’an passé, 4,9 milliards d’euros », déclarait le co-président de la filière Champagne. Pour Jean-Marie Barillère pas d’hésitation : « Il faut aider ceux qui souffrent à mieux coller aux attentes du marché. C’est notre responsabilité en tant que dirigeants de la filière champagne que de l’accompagner dans sa transition vers un nouveau modèle de croissance. » Et de rappeler ses convictions : « La première est la quête sans fin de l’excellence de nos produits, la deuxième est la diminution de notre empreinte environnementale, la troisième est la performance de notre couple appellation-marque, qui suppose que nous soyons irréprochables en termes d’authenticité, en termes de transparence. Ce sont ces trois axes qui vont permettre de renforcer le mythe champagne et qui vont aider les opérateurs les plus fragiles. »Recherche
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