En Champagne, l’avenir est aux tractoristes

Comme dans de nombreux vignobles français, le manque de main-d’œuvre constitue, en Champagne, un défi majeur. Pourtant, pour qui aimerait travailler en plein air dans une des plus prestigieuses appellations au monde, les contrats pérennes et plutôt bien valorisés sont à portée de main pour peu qu’on soit qualifié.

Temps de lecture : 3 minutes

Auteur : Alix Loiseau, SGV

CAP, Bac pro, BTS par une filière initiale ou en apprentissage, les passerelles de formation sont nombreuses pour travailler dans les vignes. Avec une qualification de tractoriste en poche, une petite annonce suffit pour avoir le choix de son employeur, tant ce poste est recherché. À 20 ans, Jérémy Roche travaille depuis quelques mois à Saint-Martin-d’Ablois au sein du Champagne Louis Huot qui l’a accueilli pour son apprentissage.

 

Quel parcours d’études avez-vous suivi pour arriver à ce poste ?

J. R. : Avant de rejoindre le milieu de la viticulture, j’ai passé un CAP en maçonnerie paysagère. Ensuite, et grâce aux passerelles existantes entre les secteurs, j’ai souhaité m’orienter vers une formation en viticulture et œnologie. J’ai donc intégré le bac pro Conduite et gestion de l’entreprise vitivinicole (CGEVV) au CFA d’Avize Viti Campus. Comme j’étais déjà titulaire d’un CAP, j’ai pu démarrer la formation directement en première. Le bac en poche, j’ai souhaité valider une compétence supplémentaire en intégrant un Certificat de spécialisation tracteurs et machines agricoles (CSTMA), une formation qui se fait en un an.

Que vous a apporté cette spécialisation tractoriste ?

Le CSTMA m’a permis d’acquérir de solides connaissances théoriques et pratiques sur la conduite de tracteur. Durant la formation, on nous présente les spécificités des outils de travail du sol, mais aussi des
différents types de pulvérisation sur tracteur comme sur chenillard. Nous suivons également des cours de soudure. La formation nous permet d’avoir une appréhension globale des risques liés au métier de tractoriste. Lors du passage à la pratique, nous débutons la conduite d’engins, sur une parcelle pédagogique constituée uniquement de piquets et de fils. Nous mettons en pratique le réglage des outils. Grâce à cette formation, je suis en mesure de partir avec le tracteur en toute sécurité.

Par ailleurs, avec M. Huot, nous échangeons beaucoup au quotidien ; et les compétences acquises tout au long de mon parcours de formation me permettent d’être associé à la prise de décisions stratégiques. Il me fait confiance et de ce fait il n’hésite pas à me confier des responsabilités.

Quelle est votre valeur ajoutée au sein de l’exploitation ?

Aujourd’hui, je pense disposer de deux qualités essentielles pour travailler dans une exploitation viticole : l’autonomie et la polyvalence. Lorsque mon employeur me confie une mission, je sais pourquoi je dois réaliser cette tâche, je sais comment la mener à bien et surtout je suis en mesure de gérer en cas de pannes mécaniques et de réagir face à l’imprévu.

C’est un métier pour lequel il faut être en bonne forme physique mais cela demande surtout de la concentration pour bien appréhender les risques. Mon quotidien sur l’exploitation n’est pas monotone. Je réalise les travaux dans les vignes, de la taille jusqu’aux travaux en vert. Je travaille aussi en cave, notamment pour les travaux de vinification.

Et lorsque c’est la saison, je monte sur le tracteur pour l’entretien des sols, le passage du cover crop, de la charrue, mais aussi l’épandage d’engrais et le broyage, sans oublier l’entretien du matériel. Mon travail de tractoriste est concentré sur une période de l’année, de mars à octobre, et de plus j’ai la chance de bénéficier de matériels de dernière génération, précis et confortables.

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