La MFR de Gionges est un établissement d’enseignement privé proposant des formations en alternance par voie scolaire ou par apprentissage. Mais elle offre également la possibilité à des salariés, des exploitants ou des demandeurs d’emploi de suivre une formation continue. Certains souhaitent s’engager vers une reconversion professionnelle tandis que d’autres aspirent à renforcer leurs compétences.
Parmi les différentes formations : celle de « Métier de Vigneron » et « l’Agroéquipement viticole » (photo des lauréats ci-dessus). Ces deux enseignements sont sanctionnés par un examen organisé par la Corporation des Vignerons de Champagne et délivrant pour l’un, le certificat d’aptitude à la taille de la vigne champenoise et pour l’autre, le certificat d’agroéquipement viticole. Deux diplômes reconnus dans les conventions collectives du vignoble et des Maisons de Champagne.
Cette année, 20 personnes se sont inscrites en formation « Métier de Vigneron » et 15 autres à celle de tractoriste. « Ce que nous fêtons aujourd’hui, c’est votre mérite obtenu par votre travail et vos efforts. Vous franchissez une étape qui va vous permettre d’évoluer professionnellement sur vos métiers respectifs », a souligné Thierry Collin, responsable de la formation continue.
Ces formations se déroulent majoritairement sous forme d’un contrat de professionnalisation, à raison de 245 h sur 8 mois. Ceci afin d’être toujours en adéquation et en cohérence avec l’ensemble des travaux de la vigne. Le salarié-apprenant bénéficie d’une prise en charge de ses frais de formation par l’employeur et un organisme de financement — Ocapiat —. La MFR de Gionges travaille entre autres en partenariat avec des exploitations viticoles et le groupe MHCS (Moët Hennessy Champagne Services).
« J’ai enfin trouvé ma voie ! »
Pour la spécialisation « Métier de Vigneron », pas de prérequis exigé. Les personnes viennent de différents horizons professionnels. Elles souhaitent se réorienter et se former à l’ensemble des métiers manuels de la vigne. Mais le recrutement s’avère difficile, car un projet de reconversion implique des changements par rapport à l’emploi précédent ainsi qu’une baisse de la rémunération liée au contrat. D’autre part, le métier requiert de travailler à l’extérieur par tous les temps.
Après plusieurs expériences dans le commerce, Céline Nicoli a souhaité se reconvertir dans la viticulture. « J’ai toujours aimé travailler dehors et petit à petit, j’ai voulu en savoir plus sur ce métier. À 33 ans, j’ai enfin trouvé ma voie professionnelle. Je souhaite rester chez Moët & Chandon qui a contribué à l’obtention de mon diplôme », souligne-t-elle.
Pour l’AEV, une expérience viticole est par contre demandée. Le recrutement est plutôt en progression. « Cette formation est certainement celle qui a le plus gros taux d’insertion dans le milieu professionnel par rapport aux besoins grandissants de la profession », précise Thierry Collin. Le développement du travail du sol ces dernières années conjugué aux enjeux environnementaux de demain expliquent ce besoin croissant en main-d’œuvre.
Cette formation constitue une opportunité de monter en grade et en compétences avec de grandes chances d’être recruté.
Avec en poche un BTS Viti/Oeno obtenu au CFA d’Avize, Alexis Lelarge, premier de la promotion 2023 au niveau de la Champagne, a toujours aimé le milieu viticole. « Grâce à cette formation, j’ai appris beaucoup de choses sur l’enjambeur et ses outils. Je viens de signer un CDI avec une entreprise de prestation viticole et je vais bientôt passer le CACES pelleteuse », confie-t-il.