GDV de l’Aube : jouer collectif pour un numérique gagnant

Le numérique au service de la viticulture de précision devra s’appuyer sur un système collaboratif, économique et simple d’utilisation : telles sont les convictions de deux spécialistes venus évoquer les clés de l’avenir du numérique en viticulture devant les membres du Groupe de Développement Viticole de l’Aube.

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Le numérique est une clé déterminante pour le développement de la viticulture de précision. Car celle-ci vise à optimiser la valorisation de toutes les connaissances sur la vigne et ses interactions avec son environnement pour déployer des interventions les plus bénéfiques pour la vigne et les moins agressives pour la biodiversité, le sol et l’eau.

Depuis son lancement, cette approche est au cœur des travaux du GDV de l’Aube pour favoriser son appropriation et tester puis relayer les résultats du Comité Champagne. Comme l’ont rappelé Joël Falmet, président du GDV, et son prédécesseur Vincent Martin.

Un mur dressé par la complexité

Au début des années 2000, le numérique a commencé à apporter à la viticulture de précision un ensemble de technologies pour faciliter la collecte, le traitement puis la valorisation d’informations, leur traçabilité et leur stockage. Ces technologies ont été mélangées dans des applications pour apporter des indicateurs localisés et datés.
Cependant, Bruno Tisseyre, fondateur de la chaire AgroTic de l’Institut Agro, dresse un constat sans appel : « Les vignerons n’ont pas adopté ces technologies : leur complexité nous a conduits dans un mur ! »

Sébastien Debuisson, du Comité Champagne partage ce constat : « On avait tout : des outils d’aide à la décision, des capteurs de proximité, la localisation, le transfert d’informations, etc. Mais quelle prise de tête ! À cette complexité des services proposés s’ajoutait une chaîne qui n’était pas fluide. »

Vers une viticulture raisonnée et communicante

Aujourd’hui, même si les normes, les standards ou la connectivité (accès 3G voire 4G) posent encore des problèmes, Bruno Tisseyre parle de rupture : « Maintenant, on a changé de paradigme : on utilise des observations avec une résolution spatiale et temporelle jamais atteinte et surtout que l’on peut garder. Beaucoup parlent de viticulture numérique, mais d’autres plutôt de viticulture mesurée ou raisonnée et communicante. On entre dans une nouvelle ère où l’on va améliorer la gestion de la conduite de la vigne sur tous les plans : technique, environnemental et économique. Ainsi, en matière de localisation, de guidage des machines, etc., on vit une révolution avec une précision au centimètre. »

Des informations directement utilisables

Et ce progrès s’accompagne aussi d’une révolution dans la communication et le transfert des données. Ainsi, Sébastien Debuisson souligne : « Depuis les années 2010, le Comité Champagne est dans une approche de simplification pour vous apporter des outils faciles à l’emploi. En fait, on récupère des données issues de réseaux, de couches satellites, etc., on s’appuie sur des algorithmes ou l’intelligence artificielle pour traiter les informations, puis on ouvre des portails qui vous apportent un service utilisable directement. » Il illustre son propos avec plusieurs exemples : le Portail météo, qui attire jusqu’à 4 000 utilisateurs par jour ; le Portail environnemental qui est en cours de permettre de repérer tous les éléments de biodiversité ; un outil en test qui permettra de moduler la fertilisation à l’échelle de la parcelle.
Dans cette logique, le Comité Champagne est en cours de franchir un nouveau grand pas : la mise en place d’un réseau Centipède. Ce réseau collaboratif et ouvert fonctionne sur le principe de la communauté, du libre accès et sans abonnement coûteux. Il s’appuie sur un dispositif balise/rover sur machine. Ce système nécessite une quinzaine de bases fixes, en cours d’installation, pour couvrir la Champagne et assurer un service performant.

François Noël

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