2024 : un tournant dans l’histoire sociale de la Champagne

Par Maxime Toubart, président du SGV Champagne

3/10/24

Temps de lecture : 3 minutes

Auteur : Maxime Toubart

Ces vendanges signent la fin d’une année particulièrement stressante. Depuis le printemps, la météo ne nous a pas fait de cadeaux et nous avons travaillé sans relâche pour préserver au mieux nos raisins.

Nous sortons tous fatigués de cette campagne.

Cependant, il semble que la qualité des jus soit quand même au rendez-vous. En revanche, les rendements sont faibles et en moyenne, peu de domaines ont atteint le niveau des 10 000 kg à l’hectare, fixé par la filière.

Notre système de régulation est très résilient et très réactif, nous réfléchissons dès maintenant à la prochaine vendange pour trouver le bon équilibre en tirant les leçons de cette campagne et en scrutant de près l’évolution des marchés.

Il y a un point sur lequel nous pouvons vraiment être fiers, c’est la manière dont nous nous sommes emparés collectivement des conditions sociales de la vendange.

Je vous avais annoncé un plan ambitieux pour sécuriser le travail des saisonniers et encadrer les nombreux prestataires de services : nous avons été à la hauteur de nos ambitions.

La cellule de veille qui a mobilisé quotidiennement le Syndicat, l’UMC, le Comité Champagne, les préfectures, la MSA, les Dreets, les forces de l’ordre et les associations de prévention a fait un travail remarquable.

Les pouvoirs publics ont multiplié les contrôles et les quelques dérives de donneurs d’ordre qui ont tenté de s’affranchir des règles, ont été signalées, traitées et résolues rapidement avec fermeté.

2024 marquera un tournant dans l’histoire sociale de la Champagne, notre vin prestigieux ne peut pas être produit en maltraitant les plus précaires.

Maintenant que le raisin est rentré, il faut se concentrer sur la commercialisation.

La viticulture française traverse une crise structurelle importante, victime de conditions agronomiques de plus en plus problématiques et d’une tendance lourde à la déconsommation, surtout pour les vins rouges et les spiritueux.

Et encore jamais vu dans notre pays, le Gouvernement demande à Bruxelles de subventionner l’arrachage de 30 000 hectares dans les bassins viticoles méridionaux en crise. C’est quasiment l’équivalent de notre Appellation !

La situation incertaine de l’économie mondiale, les guerres en Europe et au Moyen-Orient et aussi d’autres modes de consommation qu’il nous faudra comprendre, n’incitent pas à ouvrir de bonnes bouteilles.

Néanmoins, le champagne reste un vin d’exception. Notre fraîcheur, notre effervescence et les symboles festifs que nous portons nous épargnent encore de cette morosité ambiante.

Nous avons une carte à jouer avec nos champagnes de vignerons de plus en plus reconnus par les amateurs, et il nous reste des marges de progression à l’export et encore plus sur le marché national.

Pour soutenir les ventes du vignoble, nous continuons la campagne de communication de notre bannière collective Champagne de Vignerons. Vous découvrirez dans quelques semaines un nouvel opus avec des visuels très esthétiques et très percutants.

Par ailleurs, la nouvelle classification des Caractères Vif, Fruité et Intense est plébiscitée par les professionnels et continue de se déployer notamment chez les cavistes.

Côté lobbying, nous avons rencontré de nombreux parlementaires lors de nos tournées vendange pour leur expliquer ce que nous attendons du gouvernement français comme de Bruxelles.

La situation politique est encore trop floue pour appréhender les futures orientations, mais dans un premier temps nous restons vigilants à ce que les promesses du gouvernement Attal concernant la viticulture ne soient pas enterrées par le nouveau locataire de Matignon.

Je vous invite à venir nombreux sur le stand de votre Syndicat lors du Viti-Vini du 15 au 18 octobre. Les équipes des différents services seront à votre disposition pour répondre à vos questions et j’aurai moi-même grand plaisir à échanger avec vous.

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